31 aout 2012 - Rincé comme jamais !
205kms en 8h29m, 2461m D+, coef 1.2
Météo: ciel chargé, pluies torentielles
Il existe une infinité de manières de faire du vélo. Je viens d'en découvrir une nouvelle.
Alors que je me lève juste après 5h, il fait nuit noire, le ciel est couvert. La météo a annoncé du mauvais temps sur toute la région et ce pour deux jours, avec chute des températures à l'appui.
Quelque part... entre deux averses... (sur la route du lac d'Aiguebelette, côté Novalaise)
Oui, mais voila, j'avais posé un jour de congé pour rouler ce vendredi. Et parfois il faut savoir tenter le coup et se forcer un peu... à l'image des sorties pas toujours motivantes ni motivées, au cours de l'hiver. Je vais donc quand même me lancer à l'abordage - à 6h je monte en selle, habillé inhabituellement de mon cuissard long, maillot long, et kway. L'objectif: rallier l'Albenc (38) depuis chez moi (Saint Genis Pouilly (01), juste au nord de Genève). A l'image d'une sortie en mars dernier : même lieux de départ et d'arrivée, mais itinéraire différent.
Globalement, la météo prévue sur la journée, en prenant en compte les coins traversés et en fonction de mon avancée-horaire sur le parcours, prévoit une première heure sans pluie, une seconde avec averses légères, une heure tranquille avant que, pour le reste de la journée, le ciel ne devienne beaucoup plus menaçant ('averses modérées à fortes').
Il fait bien sur nuit alors que je traverse Saint Genis Pouilly, St Jean de Gonville, Collonges. Mais c'est maintenant une route que je connais par coeur et que j'ai deja empruntée de nuit à plusieurs reprises. Ensuite je m'enfonce dans les gorges au-dessus du Rhône, puis descend vers Bellegarde sur Valserine. C'est ici que je me prends la première saucée de la journée. En descente, je me fais deja bien mouiller, et doucement mais surement, l'eau coule le long de mes jambes pour finir dans les chaussures...
Maintenant que j'ai fait un bout de route jusqu'à Bellegarde plein ouest, il est temps de s'orienter vers le sud, direction l'Isère via la Savoie. J'avais initialement prévu de faire le col de Richemond et le Grand Colombier 'côté difficile' (par Virieu, pour les connaisseurs) mais au vu du temps actuel, il vaut mieux éviter de trop grimper en altitude... où les températures seront plus basses, et aussi, où les nuages, accrochés aux montagnes, ont plus de chance de se traduire par de la pluie continue.
Oui, mais voilà, en remontant sur Billiat via la D25 (que le TDF avait empruntée dans le sens contraire sur l'étape du Grand Colombier remportée par Thomas Voeckler), le ciel se dégage un peu. Je vois même un bout de ciel bleu devant moi, plein sud. Ni une ni deux, ça va me faire 'adapter' mon parcours: je vais succomber à la gourmandise d'un peu de montagne. Rapidement, je prends la D30 qui monte, sur la droite, et traverse le village d'Injoux. D'ici, j'ai environ 6 kilomètres de montée.
Je grimpe sur les premiers contreforts du massif du Bugey... mais le ciel redevient très rapidement menaçant. Et surtout, plus au sud (la direction globale que j'emprunte), il devient NOIR. Noir comme je n'ai jamais vu en faisant du vélo... ce n'est pas rassurant. Et d'ailleurs, rapidement, je vois une averse qui brouille ma vision de la montagne au devant... et rapidement j'y entre. La pluie n'est pas trop forte dans un temps, mais suffisante pour que j'aie à refermer mon k-way.
La pente n'est pas trop méchante, de l'ordre des 5-6% en moyenne, et les jambes sont bonnes aujourd'hui. Je reste sur mon plateau de 40 dents, et avance à un bon rythme. Seulement, la pluie va d'un seul coup devenir une vraie tempête, avec vent, tonnerre, éclairs, et grosses gouttes d'eau. En arrivant au niveau du col de Richemond (altitude 1036m), je fais ma première 'pause' de la journée, trempé comme si j'avais été nager habillé: 10 secondes le temps de prendre la photo, et de commencer la descente de l'autre côté.
Ce qui pouvait encore être perçu comme une énorme averse se transforme maintenant en pluie diluvienne: une pluie continue qui ne semble pas prête de s'arrêter... contrairement à ce que la météo prévoyait... aie.
La descente sur cette D30 n'est pas vraiment rigolote: le ciel est extrêmement sombre, le bitume est recouvert de petits torrents... le trop-plein d'eau que les fossés aux abords de la route ne parviennent pas à absorber. La pluie me fouette le visage et il m'est impossible de m'arrêter: je suis trempé jusqu'aux os, et si je m'arrête, même à l'abri, je risque de grelotter rapidement... deja qu'il fait froid en pédalant... mieux vaut poursuivre l'effort. Je cherche d'ailleurs à pédaler un peu en descente histoire de ne pas trop me refroidir !
Ceci dit, je ne suis pas loin de m'arrêter lorsque les éclairs tombent: heureusement il y a toujours un long décalage qui sépare les éclairs du tonnerre, donc je me sais en sécurité. Puis après une portion un peu plus rapide de descente, rectiligne, où j'ai pu lâcher les freins pour vite vite vite avancer et m'éloigner de cette zone orageuse, la route remonte par courts passages.
Me voilà à Lochieu via la D89. Je délaisse la route qui grimpe vers le Grand Colombier sur ma gauche, au vu des nuages qui en entourent le sommet, ce serait du suicide. Je continue tout droit et entre bientôt dans Virieu le Petit, puis Artemare. Ici, la pluie est relativement moins forte... mais je suis encore trempé et ce n'est pas fini ! J'emprunte un court moment la D904, vallonnée, qui m'emmène à Culoz. C'est d'ici que j'étais grimpé au Grand Colombier un jour de beau soleil il y a quelques temps.
Après avoir traversé le village, je prends à droite au rond-point, sur la D992 TOUTE DROITE. Ce qui pourrait être une souffrance (longue ligne droite, avec deja 80kms dans les pattes, sur une grosse route assez fréquentée, et difficile moralement car toute droite) se passe finalement assez bien. Les jambes continuent à bien tourner, et je n'ai pas mal aux fesses: j'ai très légèrement tourné l'orientation de ma selle sur le côté hier, et cela semble aller bien mieux !
Après être passé à proximité de Cressin-Rochefort, la pluie se calme progressivement. Alors que j'approche de Belley, je fais une première pause: pour manger une crème de marrons, mais aussi pour changer de chemin et emprunter la Via Rhona (piste cyclable le long du Rhône). Pour la rejoindre, je dois pousser le vélo à travers un champ, sur une portion non bitumée. Alors que je m'apprête à remonter en selle, enfin sur cette piste cyclable que je dois emprunter sur plus de 20kms (jusqu'à St Genix sur Guiers), bruit suspect sur ma roue arrière... et je découvre, dégouté, que ma roue arrière est fortement voilée... aie... voila la troisième fois en moins d'un an, sur des roues Aksium. Après un rapide coup d'oeil, je vois qu'un rayon est CASSE. Argh.
Me voila à pousser le vélo sur cette piste cyclable dont je n'ai pas pu profiter ne serait-ce qu'un mètre, en direction de Belley... trempé, et sous une pluie fine. Pas le meilleur souvenir de ma saison 2012.
Heureusement, de fil en aiguille, je trouverai un vélociste à proximité de la cathédrale de Belley, qui acceptera illico de mettre son travail de côté pour réparer ma roue. le rayon n'est pas cassé, simplement complètement distendu (bizarre). Après une heure et quart, voire plus, de perdue à pousser le vélo et le faire réparer, dont 30 minutes au chaud dans le magasin, je peux de nouveau rouler. Soulagement... la sortie peut se poursuivre. Je profite de ce passage pour remercier les Cycles Cap' Cool de Belley et les féliciter de leur professionalisme et de leur gentillesse (le monsieur a même proposé de me remplir un bidon, très sympa !).
Joli point de vue sur la cathédrale de Belley...
A deux pas d'un super vélociste que je recommande !
Il fait 10° alors que je ressors de chez mon 'nouveau vélociste préféré', mais je n'ai pas du tout pu sécher à l'intérieur... je tremblotte en envoyant un texto à la famille pour prévenir que je m'en suis sorti et reprends la route. Et encore... heureusement, la pluie ne tombe plus.
Je retrouve rapidement la Via Rhona... direction Lyon ! Ca file, le revêtement est très bon, et en suivant ce 'bras' du Rhône, le parcours est plat. On atteint facilement 30km/h sans forcer le rythme... seulement, très rapidement, un panneau indique que la Via Rhôna est discontinue et s'arrête ici. Me voilà obligé de prendre un bout de D1504.
Fait pas chaud dans ce pays !
C'est au niveau de la Balme que je dois tourner à droite pour emprunter la Via Rhôna plus loin, je le sais car je suis passé là sur une longue sortie l'été 2011. Malheureusement, la route est complètement fermée, même aux vélos et piétons ('danger de mort', barrières à tout va... impossible de passer) car la DDE fait tomber des pans de roche. Zut de zut... je fais tout à l'envers aujourd'hui. Tant pis, je dois adapter mon parcours. Je franchi les gorges de la Balme et arrive à Yenne.
Arrivé là, la seule direction qui me paraisse gérable, c'est Novalaise. Me voilà donc sur la D921, une route qui monte et qui descend à travers des gorges, forêts et collines, en direction de Novalaise. Toujours sans m'arrêter, je m'alimente un peu car je sais qu'il me reste encore de la route. Mais voila longtemps que la pluie a cessé de tomber, et je me sens mieux sur le vélo. Et les jambes tournent décidément bien aujourd'hui... certes le parcours n'est pas trop grimpant, mais quand même. Arrivé à Novalaise, je sais que je ne suivrai à partir d'ici plus que des routes que je connais ! Ca donne une impression d'arriver doucement, ou du moins d'en voir le bout, ce qui n'est pas désagréable... maintenant je n'ai plus à me soucier de gérer le parcours, mais simplement à pédaler, et à en profiter en levant la tête.
Arrivé le long du lac d'Aiguebelette, je vais le longer sur sa côte est (bien plus belle que l'autre côté), où je fais une pause pour manger un sandwich tiré du sac... ce seront les seules 10 minutes de pause que j'aurai fait en dehors de mon long arrêt 'mécanique' et de 2 petites pauses photos, sur toute la durée de la journée. La pluie commencer à tomber de nouveau alors que je m'apprête à repartir... une fois de plus !
Longer le lac d'Aiguebelette est toujours un plaisir... et puis il est court et j'attends avec impatience la prochaine difficulté du jour: la montée vers Attignat-Oncin... j'en fais une affaire personnelle de celle-ci... c'est une vengeance que je n'avais pas prévue pour aujourd'hui, mais il est temps après tout ! POURQUOI ? Tout simplement parce que j'avais "coincé" ici, lors de mon passage en mini peloton sur le BRM 200km ! J'en garde un souvenir difficile, ça a été l'un de mes pires moments de souffrance à vélo en 2012. Ce jour de mars, j'avais été largué par tout le groupe, qui avait attendu en haut que je les rejoigne à un difficile rythme de 6km/h ! Aujourd'hui, après une belle saison de vélo et pas mal de cols franchis, cette montée passe bien mieux ! Je monte à 12-13km/h, sur le plateau du milieu... mais l'effort est quand même violent... car par moments, ça grimpe fort ! Pas pris de photo sur ce coin là (ni sur d'autres portions de mon itinéraire aujourd'hui !) car entre l'effort et la pluie qui tombe... y'a pas le temps, ni l'envie de sortir l'appareil, bien emmitoufflé dans un sac plastique le gardant au sec.
Arrivé à Attignat-Oncin, je peux me laisser retomber sur les Echelles par la D921. La pluie ne tombe plus, et va me laisser tranquille un long moment. Arrivé en bas, j'emprunte la longue ligne droite (4kms) jusqu'à St Laurent du Pont, où je m'arrête auprès de ma fontaine 'fétiche'... une fontaine sur un parking qui m'abreuve régulièrement depuis des années lors de mes nombreux passages à vélo !
Arrivée sur Pommier la Placette...
Puis je repars pour le dernier tronçon de ma ballade: la montée vers le col de la Placette, qui passe très bien, la descente, technique et rapide que j'apprécie toujours autant (mais qui aurait été plus agréable si je n'avais pas été ralenti par une ambulance qui a absolument voulu me doubler... avant de stagner à vitesse réduite juste devant). Puis à Voreppe, j'enquille sur la piste cyclable de la digue de l'Isère direction Moirans, Tullins, St Gervais.
La belle piste cyclable de la digue de l'Isère, avec le Vercors au fond...
Je m'applique à mettre les mains en bas du guidon et à maintenir un rythme au-delà de 30km/h tout du long. Avec un peu de vent dans le dos sur la fin, je suis même aux alentours des 35, 38km/h... des sensations encore agréables même si les jambes sont lourdes après 200 bornes. Arrivé au bout de peut être 20km de piste cyclable 100% plate, il ne me reste plus qu'à en sortir à St Gervais, remonter la petite bosse au-dessus de l'autoroute via la D35, en serrant les dents, et de traverser quelques champs de noyers avant d'arriver à l'Albenc, sous la pluie qui a repris depuis 20 minutes.
Carte (parcours openrunner 1934860):
Profil altimétrique:
Conclusions:
- Comme je dis en plaisantant, j'ai la peau 'bien hydratée' là... quelles saucées je me suis pris !
- Mais une belle sortie quand même, qui valait le coup... je préférai me faire tremper plutôt que d'être frustré de devoir annuler cette sortie.. ça a payé !
- Passage des 70 000m de D+ cumulés sur la saison au cours de cette ballade.
- Un nouveau col de franchi, le col de Richemont - je porte mon total à 245 cols franchis... mais avec la mauvaise météo annoncée sur cette semaine de congés, je dois faire une croix sur les cols de plus de 2000m que je devais franchir sur les jours à venir (notamment le Granon, l'Izoard et la Platrière), et par conséquent, mon objectif des 200 cols selon les règles du CCC est remis en question pour la saison 2012... affaire à suivre !