31 juillet 2012 - Raid des vallées: Rhône, Tarentaise, Maurienne
187.78kms en 9h33, D+ 3102m, coef 1.65
Météo: chaleur, soleil (malgré un départ à la fraiche, de nuit)
Le lac d'Annecy: il sera aujourd'hui le signal du début des hostilités !
4h50 ce mardi matin, me voilà en route pour un nouveau parcours long. J'ai remonté l'éclairage avant sur mon nouveau Scott CR1, mais il ne tient pas super, c'est un peu du bricolage... mais ça ira bien. J'en ai bien besoin car il fait bien entendu nuit noire et pour encore un bon moment d'ailleurs.
Comme la semaine dernière, je pars en suivant les contreforts du Jura en direction de Bellegarde, par la D89 et D89e. Je passe Saint Jean de Gonville et dépasse la portion de route où j'avais perdu ma carte mini SD de GPS récemment.
A la sortie de Collonges, je tourne à gauche pour traverser la D984 de manière perpendiculaire. Après une courte descente, je traverse le Rhône, où je m'arrête prendre une photo du lever du soleil.
Je remonte par la D1206 et entre en Haute Savoie. Je connais cette route pour l'avoir empruntée par le passé: il s'agit de la départementale qui suit la frontière avec la Suisse sans jamais y rentrer. Je la prenais en voiture avant d'acheter la vignette des autoroutes suisses sur le trajet Isère-Ain, juste après avoir déménagé dans la région...
Me voilà donc sortie de cette étroite vallée du Rhône, et je traverse les villages de Vulbens et Valleiry, où je tourne à droite. Il fait maintenant jour et le soleil brille deja très fort ! La route s'élève, et je constate que les jambes ne tournent pas bien... il faut dire qu'une incompréhension et un mauvais planning ont fait que j'ai roulé hier, donc que mes forces sont amoindries... je ne roule que très rarement deux jours de suite !
La plaine du Léman, qui s'étend sur ma gauche...
La D23 me fait traverser Bellossy, Maison Neuve, puis Vers. C'est ici que commence réellement la première côte de la journée. Je grignote deja une banane et une barre de céréales, je ne sais que trop bien que sur un long parcours, la fringale est interdite ! Encore un petit effort et me voilà en haut du col de la Croix-Biche (altitude 801m), un col que je n'avais pas spécialement aperçu en préparant mon itinéraire...
Je descends sur Andilly, où je rejoins la très roulante (mais aussi très fréquentée) D1201. Je vois devant moi les collines au premier plan, que je devrai franchir, puis au second plan, les montagnes et vallées qui représentent le plat de résistance du jour.
Voila de quoi s'occuper un moment !
Me voilà maintenant à Cruseilles. La D1201 continue de descendre, puis replate. Je passe de nouveau au-dessus de l'autoroute Genève-Annecy. Je passe par La Caille, et son pont blanc, que l'on aperçoit depuis l'autoroute. Mais comme ça descend, et que je veux progresser sur l'itinéraire, je ne m'arrête pas pour la photo... une fois n'est pas coutume ! les portions de route qui suivent ne sont pas folichonnes... j'approche à grand pas de l'agglomération d'Annecy. A Pringy, feu rouge - me voila officiellement dans sa banlieue. Les kilomètres à venir sont encore pires: je fais de la grosse route en roulant même à un moment sur une deux-voies (sur la voie de secours, qui me servira de piste cyclable). Puis je sors de cette route par la sortie 'vieille ville'.
Avenue de Brogny par une piste cyclable, puis avenue de la Plaine. Puis Gambetta... toujours bien équipée de piste cyclable... me voila sur le front de lac. Celà mérite une première 'vraie' pause de 5 bonnes minutes.
Annecy, son lac, sa plage...
Après avoir enlevé jambières et échangé mon maillot manches longues contre un maillot manches courtes tiré du sac (une vraie caverne d’Ali Baba), je remonte en selle. Une belle piste cyclable suit le lac sur son côté est. Seul problème, celle-ci est interrompue tous les 50m par un petit portail qui donne la priorité aux piétons. Agaçant. Résultat, je finirai par rouler sur le voie piétonne, qui elle, au moins, reste ininterrompue ! Surtout qu’à cette heure, il n’y a pas grand monde du tout.
Via cette piste, qui se transforme rapidement en une belle piste cyclable propre et au bon revêtement (enfin !), je longe la D909. Plus bas, un panneau indique un ‘itinéraire conseillé cycles’ que je vais suivre. De fait, nous quittons la proximité des voitures, mais je m’enfonce dans une série de petites ruelles à travers plusieurs lotissements cossus. Le problème ici c’est que plus aucune indication de direction ne me sera donnée, il faut donc poursuivre plus ou moins au feeling en espérant qu’il ne s’agira pas d’une impasse. 10 minutes plus tard j’évite un sens interdit en tournant à gauche, et retrouve la D909. La route remonte un petit peu au niveau de Menthon St Bernard, puis traverse Talloires en descente. La vue sur le lac est magnifique… je l’ai déjà longé sur plus de sa moitié à ce moment.
La seconde moitié, je la ferai sur la D909a, une route qui pendant longtemps longe le lac au même niveau que l’eau, ce qui permet une réelle proximité et des paysages assez magnifiques. On en prend plein les yeux ici, et en plus, comme il n’y a pas trop de trafic, ça avance bien et dans un calme relatif. Sympa.
Plus loin comme prévu, j’arrive au bout du lac. La route s’éloigne du lac pour laisser place à un espace vert protégé entre elle et le lac : le Marais du bout du lac d’Annecy.
J’emprunte la D1508 plus loin en tournant à gauche. C’est une route beaucoup plus fréquentée et je me fais doubler notamment par de nombreux mobile-homes qui roulent doucement et crachent noir. Pas vraiment le top, mais il faut bien que j’avance. Je trouverai plus loin une piste cyclable toute droite, qui siège au milieu de cette étroite vallée. Seul souci, une fois que je l’aurai trouvée, j’arrive déjà presque au bout de celle-ci. J’aurai quand même le temps de m’y faire doubler… par un type en roller ! Je ne dois pas rouler bien vite alors…
Arrivé à Faverges, je fais une courte pause pour remplir mes bidons d’eau et m’asperger un peu au niveau d’une station faite pour les caravanes et autres mobile homes. Quelques mots sympas avec un touriste anglophone et je repars. Je me sais maintenant au pied de la première difficulté du jour : le col de Tamié.
Pas trop méchant celui-là
Je garde de bons souvenirs de ce lieu, où j’étais passé en voiture au cours de courtes vacances à (et autour) d’Albertville il y a moins d’un an… cette fois ci c’est par le nord que je m’y oriente, pour retomber ensuite sur Albertville. La D12 monte dès que je l’emprunte, au niveau de Faverges en tournant sur ma droite. La pente n’est pas trop forte heureusement. A coup de 5% la plupart du temps, je progresse doucement, mais surement. Ceci dit, je constate de nouveau que les jambes ne sont pas trop au rendez vous aujourd’hui. Dès que ça monte, je peine un peu plus que d’habitude, et clairement, beaucoup plus que la veille dans le Jura.
Verchères, Frontenex, La Raynoz… je traverse ou passe à proximité d’un tas de petits villages et hameaux aux noms bien savoyards. C’est justement peu avant d’observer l’Abbaye de Tamié, sur ma droite en montant, que je quitte la Haute Savoie et entre dans le ‘73’ via la D201c.
Je reviens doucement sur un cyclo à VTT qui roule bien… mais il tournera sur un chemin à droite de la route au moment où je m’apprêtais à le doubler. Ici j’ai la très mauvaise surprise de découvrir que la DDE COUVRE littéralement la route de gravier. Il y en a pour peut être 2cm et ça colle très fort aux pneus. A plusieurs reprises, sur plusieurs kilomètres, je dois poser mon doigt sur la surface de mon pneu avant qui tourne en roulant, pour en décrocher des gravillons collés. Je ne comprends vraiment pas pourquoi ils en mettent tant, ça me parait non seulement dangereux (glissades à vélo assurées, même pas super pour les véhicules !) mais aussi inutile vu la quantité déversée… il doit y avoir une promo sur le gravier, dirai-je à un cyclo qui me double à proximité du sommet de cette première ascension… lequel est encore plus énervé que moi et le fera savoir à l’équipe de la DDE que nous dépasserons en haut !
L'Abbaye de Tamié
C’est donc au bruit agaçant des graviers qui heurtent mon (nouveau !) cadre de vélo que j’arrive au niveau du col de Tamié (altitude 907m). Une ascension pas très difficile qui alterne soleil et ombre, douceur et fraicheur, pentes et replats… mais qui aura été partiellement gâchée par ce gravier collant.
Je me rappelle bien des lieux, et je suis donc sur de mon coup lorsque je tourne à gauche pour poursuivre cette montée via la D104 – celle-ci m’emmène au Collet de Tamié (altitude 955m) auquel j’arrive quelques minutes plus tard, via la route du Fort de Tamié (que je ne verrai pas aujourd’hui).
D’ici, je sais qu’une superbe descente vers la vallée de la Tarentaise et Albertville m’attend. Je m’arrêterai 2 fois pour prendre des photos sur cette belle vallée, aujourd’hui inondée de soleil.
Dans le creux... Albertville
J’ai maintenant dépassé les 100kms sur la journée, et je profite de cette descente. Plus bas, je vais tourner à droite sur la D84a qui me fera traverser en descente les hameaux de Chevron et Mercury. Puis j’enquille sur la D84b qui se transforme plus loin en D201c (via Tournon) et me voilà maintenant à Frontenex, tout en bas au creux de la vallée de la Tarentaise (avec le massif des Bauges sur ma droite). Sur la très rectiligne D201, je tourne à droite et poursuis mon chemin, non sans m’arrêter à une fontaine pour remplir les gourdes – et manger un morceau à l’abri du soleil.
Après une courte remontée et redescente, je tourne à gauche au niveau de Grésy sur Isère sur la D202. Celle-ci me fera passer de l’autre côté de l’autoroute de la Tarentaise, puis je peux ensuite m’embrancher sur la D925 pour rouler, vent dans le dos, à plus de 30kmh sur quelques kilomètres. Globalement, le trafic automobile est moins omniprésent que je ne le craignais.
Je me perd un petit peu après le rond point à Le Publey / Aiton, mais comprenant mon erreur, je fais demi-tour et prend une contre allée à cette grosse route sur laquelle je m’étais dirigé. Je retrouve la D925 que je prends plein ouest sur quelques kilomètres. En tournant à gauche sur la D27, je sais que j’approche de la seconde difficulté du jour ! Je perds un peu patience sur cette D27 qui n’arrête pas de proposer des courtes (mais parfois pentues) montées de 20m alternées avec des redescentes… c’est très irrégulier et casse-pattes… ça prouve surtout que je suis déjà fatigué !
Je quitte la Tarentaise - sur ma gauche: le massif des Hurtières
Je tourne à gauche sur la D25 à Chamoux sur Gelon, au niveau d’une drôle de maison décorée avec un amas d’objets insolites… et passe devant une borne ‘chronométrez votre ascension’ comme j’en avais vu par exemple au pied du Mont du Chat il y a quelques mois…
Les pourcentages sont sérieux ici !
Ici commence l’ascension du col de Champ-Laurent, qui commence immédiatement avec une première rampe à plus de 10% sur quelques centaines de mètres. L’effet est immédiat : je dois passer pour la première fois de la journée, il me semble, en 30x28, tout à gauche, et mon rythme ralentis fortement. Je souffle fort et lutte pour garder un rythme raisonnable.
Après 4 lacets rapprochés, la route devient plus rectiligne, à flanc de montagne. Je fatigue fort, et les pourcentages, qui oscillent entre 8 et 9%, me font mal aux jambes.
Les kilomètres à venir seront un vrai enfer pour moi. Une série de 12 lacets sur des pentes qui ne redescendent JAMAIS en dessous de 8%, et qui sont la plupart du temps au-delà de 9%. Clairement, je suis cuit. Je n’avance plus. Je fais une très courte pause photo en mettant le pied au sol quelques secondes, ce qui me permet aussi vaguement de reprendre mon souffle. Mais la fatigue est omniprésente, et je sais qu’elle ne me quittera plus de la journée.
Je ne croise que deux cyclos (qui descendent et m’encouragent gentiment) sur cette route, et très peu de voitures. Globalement, cette ascension se fait à l’ombre. Je transpire beaucoup, mes mains glissent sur la guidoline (je ne porte pas mes gants à ce moment). Je bois, je mange… je souffre. La délivrance, enfin, un peu plus haut lorsqu’un virage à gauche me fait entrer dans un champ au soleil sur une courte portion presque plate. Devant moi, le village de Champ-Laurent. Alors qu’il ne me reste plus qu’un kilomètre d’ascension, je m’arrête au cœur du village à la fontaine qui se situe à l’intérieur d’un lacet pour ‘prendre une douche’ à coups de bidons d’eau versés sur la tête. Je bois beaucoup, m’asperge encore un peu, remplis les bidon, et termine ma montée. Me voila enfin au col de Champ-Laurent (altitude 1113m).
Je fais une pause de plus de 5 minutes là-haut pour m’alimenter. En face de moi, là où la route redescend, se trouve un très étroit vallon suivi d’une belle grosse colline où l’on distingue un creux. Instinctivement, je sais qu’il s’agit de ma prochaine montée : les derniers kilomètres du versant sud du col du Grand Cucheron !
Et effectivement, après 2-3 kilomètres de descente, je tourne à gauche sur la D207, et ici commence immédiatement une montée qui me sera une nouvelle fois très difficile, vers ce 5è col de la journée.
La montée est heureusement à l’ombre. Et les pourcentages ne sont pas aussi méchants que ceux que je viens de bouffer sous Champ-Laurent. Mais, quand même, au-delà de 7%, ça fait mal. Je me traine un peu, et le virage final à 10% à quelque 500m du col fait mal ! J’essaie de me concentrer sur autre chose que l’effort… comme par exemple les odeurs de forêt de conifères que j’adore. Et enfin me voilà au col du Grand Cucheron (altitude 1188m). De nouveau je fais une pause, cette fois-ci pour m’étirer un peu. Les températures sont chaudes aujourd’hui… j’en souffre beaucoup également, donc j’essaie de boire au maximum.
Enfin en haut de cette méchante ascension !
Je m’élance maintenant dans la descente. Je me trouve dans le massif des Hurtières (où j’avais visité une mine de fer, visite culturelle et ludique que je conseille vivement à ceux qui liront cet article !) et constate que des écritures à la peinture recouvrent la route… n’est-ce pas le Tour de France qui est passé ici cette année ? Mais alors, dans le sens contraire de mon itinéraire comme en atteste le sens de ces écritures…
Les pros l'ont grimpé... moi je le descend !
Cette descente est à l’ombre… et très rapide sur quelques portions (au-delà des 70kmh pour moi). Plus loin je sors de la forêt. Me voila dans la vallée de la Maurienne, la troisième de mon ‘raid des vallées’ du jour !
Après ‘Les Champs’ je passe par St Alban des Hurtières. Il fait très chaud, et je dois de nouveau faire une pause pour remplir mes bidons d’eau. Cette descente se termine au niveau de Saint Pierre de Belleville.
A partir d’ici, je suis au creux de la vallée de la Maurienne et il fait toujours aussi chaud. J’emprunte la D1008, une route toute droite et très (trop) fréquentée par voitures et camions… je savais que cette portion serait barbante… ce que je n’avais pas prévu, c’est l’état de fatigue avancée dans lequel je me trouve ! Heureusement, avec un bon vent dans le dos, j’avance encore assez bien, au-dessus des 20-25km/h.
15kms de plat plus loin, je tourne sur un mini pont bleu et entre dans St Etienne de Cuines. Je me trouve à la base du célébrissime col du Glandon, par son versant réputé difficile. En entrant dans le village, une borne m’indique 20kms de montée. Je fais une pause. Cherche à remplir mon bidon à une borne fontaine qui fait limite du goutte à goutte… et l’eau y est presque chaude, beurk.
Je suis cramé. Arriverai-je à grimper le Glandon ? J’en doute de plus en plus. Dommage car derrière le Glandon se trouve la Croix de Fer, et derrière la Croix de Fer, en descente, se trouve St Sorlin d’Arves, mon lieu d’arrivée où m’attendent douches et repos !
J’ai rarement été si cuit. Je dois me résoudre à appeler Amandine qui vient en voiture et doit se trouver pas trop loin d’ici. Je lui demande de monter à St Sorlin non pas via St Jean de Maurienne comme prévu, mais plutôt via la route du Glandon où elle me trouvera.
Je commence à grimper le col quand même. Mais je n’avance plus. Sur des premières portions de route à 6-7%, je roule à 7-8kmh. Même en danseuse, mon poids ne semble plus peser suffisamment sur les pédales du Scott. C’est au niveau de la borne ‘Glandon à 16km’ que se termine mon aventure. Je mets le pied au sol, pose le vélo, m’assied par terre, et attend Amandine avec qui je terminerai le parcours en voiture, avec vélo dans le coffre.
Cette borne signe la fin de mon tour aujourd'hui... quand ça veut pas, ça veut pas !
Carte (parcours openrunner 1842170):
Profil altmétrique:
Conclusions :
- Un peu à l’image du col du Coq l’année dernière, le Glandon m’aura vaincu, et je n’ai plus les forces pour le combattre aujourd’hui. Même si ce ‘raid des vallées’ se termine sur un gout d’inachevé et dans une très forte chaleur et fatigue, cela reste une superbe sortie qui m’aura fait traverser un tas de coins que je ne connaissais pas, ou peu. Et puis avec pas loin de 190kms et plus de 3100m de D+, ça reste du costaud !
- 5 nouveaux cols franchis aujourd’hui, dont un premier en Haute Savoie, où – même si j’y avais déjà roulé – je n’avais pas encore franchi le moindre col.
- Parmi ceux-ci, je retiens le col de Champ-Laurent qui aura été mon ‘Grand Colombier’ du jour… j’y aurai laissé un paquet de forces.
- Premier long parcours sur le Scott… premières sensations confirmées. Un vélo très stable, sur lequel je me sens bien. Depuis les premières photos, j’ai baissé la tige de selle de 3cm environ, et relevé le bec de selle. Seul bémol à ce jour, j’ai encore du mal à me faire à la selle et le confort n’a pas été au rendez vous en fin de journée notamment.
- Deux petits commentaires pour finir : (1) j’aurai eu de grosses courbatures jusqu’à deux jours après cette sortie, preuve que j’ai réellement du taper dans mes réserves ce jour là. (2) Ayant passé 4 jours à St Sorlin, j’aurai heureusement eu le temps d’aller me ‘venger’ sur les pentes du Glandon… article à suivre !