9 juillet 2023 - Maurienne caniculaire (Télégraphe, Galibier, Croix de Fer)

164km en 7h44, D+4390m, coef 2.66

Météo: chaleur torride et humide, très peu de vent

09/07/2023 Télégraphe, Galibier, Croix de Fer caniculaire - Baptiste F.'s 161.4 km bike ride

Super boucle, super sortie. Dénivelé réel 4365m. Grimpée super agréable au Galibier avec la belle lumière du matin, et quasi personne sur la route. La Croix de Fer a été mon chemin de croix...

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Relive Télégraphe Galibier Croix de Fer

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J'ai une journée entière pour pédaler et contrairement à il y a trois semaines, il n'y a pas d'orages de prévu, je peux donc aller chercher la haute montagne à vélo ! Youpi. Je mets les petits plats dans les grands en m'offrant une journée entre Savoie et Maurienne, sur les cols alpins peut être les plus mythiques (pour moi en tout cas).

Ca commence donc la veille au soir en mettant le réveil à 4h du mat. Mais à 3h je n'arrive plus à dormir, il fait trop chaud et je suis trop excité. A 3h20 je me lève, et à 4h je suis en voiture, avec le Canyon dans le coffre. A 6h, je suis en selle au départ de St Jean de Maurienne, où j'ai trouvé une place de parking vaguement à l'ombre pour la voiture qui va rester ici. Car oui, on est en période de canicule. C'est le gros gros défi du jour, réussir à boucler ce parcours exigeant dans des conditions météo difficiles.

Ceux qui me connaissent savent que je n'aime pas la chaleur ! Je préfère 15 degrés à 25 degrés, que ce soit pour faire du sport ou juste au quotidien. Là, il est clair que le mercure dépassera les 35°, donc je m'apprête à soufrir. D'où un départ matinal ! Pour m'épargner la chaleur quelques heures... je sais donc, en partant de St Jean de Maurienne, qu'au moins pendant la première montée, je ne serais pas dérangé de ce point de vue.

Le soleil se lève sur les montagnes alentours, je profite de la fraicheur matinale en parcourant tranquillement la route en faux plat montant direction St Michel de Maurienne. Le bitume est en mauvais état pour sortir de St Jean, je préfère encore la grosse route qui arrive à St Michel pour cette raison là. A St Michel, bifurcation à droite dans le centre du village, et c'est parti pour les 12km réguliers du col du Télégraphe.

Ce n'est pas un col que j'apprécie tellement, en fait. Pour moi, ce n'est qu'un 'passage obligé' vers le Galibier. Je pense avoir des souvenirs un peu difficiles sur ces pentes, entre les chaleurs rencontrées à mes derniers passages et le trafic auto/moto/mobile homes toujours trop important ici. Pas ce matin, vu l'heure, et ça c'est un vrai plus ! Le soleil perce à travers les arbres qui entourent la route. Je reprends 4-5 cyclistes en tout, chacun roule à son rythme. Très très peu de voitures ici à cette heure, c'est le pied. Calme total, et clairement je roule 'en-dedans', pour m'économiser. Je préfère perdre du temps ici et arriver au Galibier en bon état, ça paiera plus tard dans la journée. C'est un exercice de maitrise intérieure aussi, j'ai tendance à accélérer en voyant un nouveau cycliste 200m devant moi ! Du coup, l'un d'eux s'accrochera à moi quelques minutes... il finira par se laisser décrocher sans qu'on ait eu le temps d'échanger. Et puis bon dans la tête, on sait encore ce qui nous attend, la très longue montée au Galibier se respecte et se mérite.

Les deux derniers kilomètres d'ascension sont parfois dégagés, avec vue sur la vallée en contrebas. Le soleil perce d'autant plus, la lumière du matin est superbe, avant que tout ne soit écrasé, noyé sous une chappe de plomb. Et voici la sculpture en paille au sommet du col ! Premier col, validé ! Pas besoin de pause, j'enchaine sur la descente vers Valloire.

A Valloire non plus, pas besoin de pause. En fait je n'en ferais qu'une au niveau du Galibier tout à l'heure.

Dans la montée des Verneys, à la sortie de Valloire, j'envoie un SMS aux parents pour ajuster le timing de mon passage au col du Lautaret, où ils m'attendront tout à l'heure. Je passe aussi à côté du centre UCPA où on amènera Cyrian en colo de vacances dans quelques semaines. Replat à la sortie des Verneys, et je réalise que je n'ai jamais passé ce bout là avec tant de facilité. Non pas que je roule vite, puisque je continue à rouler pas trop vite, mais il fait bon et voilà, ce bout que je n'aime pas toujours trop est passé comme une lettre à la poste ! Maintenant, à l'abordage des beaux paysages ! Les premiers sifflements de marmottes m'accueillent dans les alpages.

Les montagnes triangulaires se détachent sur ma droite, et j'entre sur ces portions que j'aiment tellement... que j'adore, que je respecte aussi en tant que cycliste (souvenirs d'un BRA oh-si difficile, où j'ai terminé au mental, main dans la main avec Valex il y a des années au niveau du Galibier !) et qui parlent aussi tellement à mes souvenirs de gamin. Voir passer Moreau, Virenque et Amrstrong au sommet du Galibier en 2001 aussi, avec la famille américaine.

Là encore, je double quelques cyclistes éparses, mais assez peu en fait. Les premières motos me doublent, mais pas trop nombreuses. Je vois quelques marmottes ici et là. J'observe les choucas qui s'envolent à mon passage. Les jambes et le coeur dont leur boulot, ça tourne comme une horloge suisse.

J'ai observé aussi avec beaucoup d'intérêt la piste cailloutée militaire qui mène aux Rochilles, en face de Plan Lachat... j'ai prévu d'aller y faire un tour dans quelques semaines sur un trip VTT un peu fou-fou.

Voici Plan Lachat, le virage à droite et la pente qui reprend en intensité, après les cabanes/auberges à gauche de la route. Le coin le plus panoramique de toute la montée. Le plus difficile aussi, certainement, car il y a la difficulté PLUS le mal dans la caboche de savoir tout ce qu'il reste à gravir encore. Mais non, pas aujourd'hui, tout se passe comme sur des roulettes.

Je passe le champs de rochers, énormes, au bord de la route, certainement témoins de la présence ancienne de glaciers ici ?! Les inscriptions à la peinture sur la route des Tour de France passés... certains trouvent ça affreux, moi ça me replonge dans mes souvenirs d'enfant avec délectation.

Les granges du Galibier, le monument à la gloire de Pantani... je retrouve mes repères au fur et à mesure de ma lente avancée. Puis au loin, au-dessus de ma tête, le col et son échancrure dans la montagne.

Quelques traces de neige en bordure de route ici et là en approchant du tunnel, où je tourne à gauche pour aborder le dernier kilomètre, le plus pentu. J'avance doucement mais sans tellement soufrir, ça serait bien la première fois ici !!! Et j'arrive au sommet avec la banane.

Petite photo rapide, je mets le coupe vent sans manches pour redescendre, mange une banane et file jusqu'au Lautaret, avec prudence, surtout au vu des marmottes qui courent au bord de la chaussée !

Je retrouve les parents en bas avec beaucoup de plaisir ! J'ai même droit à un ravitaillement trois étoiles (et papa en rigole en mettant un torchon sur son avant-bras à la manière d'un serveur de resto étoilé). J'avale deux brugnons, et même un sandwich jambon-fromage dans du bon pain frais de Monétier les Bains.. miam et remiam. Je remplis mes bidons et on discuter un petit quart d'heure, avant que je ne file dans la descente vers Bourg d'Oisans. MERCI pour le bon moment !

La descente se passe sans encombre... beaucoup plus de trafic à partir d'ici, et c'était attendu. Notamment des bus. Et en sens inverse, un énoooooorme groupe de cyclistes néerlandais, tous habillés avec un maillot jaune similaire. Au fur et à mesure de ma descente, je sens les températures monter... je franchis la Meije, les petites bosses avant et après le barrage du Chambon, puis les tunnels. Et me voilà en bas, aux portes de Bourg d'Oisans avant d'avoir pu dire ouf.

Lignes droites de plat pour passer la ville. C'est surtout après que c'est un peu barbant... pas trouvé l'entrée de la piste cyclable qui évite la grosse route, et puis en même temps j'ai tellement envie de mettre derrière moi ce moment dans le trafic que j'appuie sur les pédales ! A droite à Rochetaillée, c'est parti pour la dernière ascension du jour vers la Croix de Fer. Ce sera un long chemin de... croix, justement. Car dès le passage du barrage de Grand'Maison, je crève de chaud. J'avais oublié ces portions plates et roulantes.

Je n'avais pas oublié par contre que le début de la montée était terriblement pentu. Et en effet, c'est dur, vraiment dur en bas. La route forme un long arc de cercle sur la droite, en grimpant dans la forêt, à flanc de montagne.

La chaleur m'écrase, et les jambes commencent à ne plus si bien tourner... petit grain de sable, ou le gros, plutôt, dans l'engrenage ! Je double quelques cyclistes quand même, mais clairement, je pioche. A Articol, je m'arrête à la borne fontaine verte à droite de la route... YESSSSS, elle fonctionne !... et me verse des tonnes d'eau froide sur le caillou. Je bois jusqu'au (et au dela) de plus soif, pour me ré-hydrater, me préparer à ce qui suit !

Plus tellement de montée jusqu'au Rivier d'Allemond, tant mieux ! Un petit replat puis ensuite les lacets resserrés qui redescendent fort, suivi du plan incliné de la mort, une pente vraiment violente sur une route toute droite, pour sortir de l'Eau d'Olle. Ca fait mal, mais je m'y étais préparé. J'avais, par contre, oublié juste après qu'il y avait une petite redescente, avant le premier lacet.

Je me rappelle ici surtout d'avoir roulé sur le BRA d'il y a des années dans le noir, à observer les loupiottes rouges des autres participants devant moi. Pouah, que c'est dur... il faut chauuuuuuud.

Et ça se poursuit, jusqu'à atteindre le barrage supérieur de Grand'Maison. J'avais oublié qu'il y avait ici un second lacet. Hop à gauche, hop à droite. En passant le bord du barrage à proprement parler, un petit vent se lève, pour me rafraichir. Je pense avoir fait le plus dur ! Je m'autorise une petite pause de 2min au bord de la route en aperçevant un coin d'ombre. Puis je repars, ayant mangé un dernier petit truc.

Je n'avance plus, je me sens cuit et recuit. Les photographes sont là en bord de route, je souris intérieurement en me demandant si vraiment il croit que je vais acheter un cliché où mon visage et grimaçant d'effort ?!

La petite descente m'a fait du bien, reste à me hisser en dessous du Glandon et finir les 2km restant pour le col de la Croix de Fer. J'observe des parapentes au-dessus dans les alpages, ainsi que les remontées mécaniques, où je me rappelle avoir skié une fois étant étudiant avec les cousins d'Amandine.

Il y a foule au niveau du col... je ne m'y arrête pas, mais juste après le virage à gauche, pour observer les aiguilles d'Arve et les paysages à couper le souffle loin du 'bruit' au niveau du col. Je goute surtout à la satisfaction d'avoir été au bout ! Car je le sais, c'est désormais quasi bouclé. 30 degrés au niveau du col à plus de 2000m d'altitude, imaginez un peu...

Descente sans histoire... je m'arrête de nouveau à une fontaine à Saint Sorlin. Puis reste coincé derrière une voiture qui n'avance pas dans la première partie de la descente.

Pour ce qui est du reste, que dire...? Que j'ai passé les deux dernières courtes remontées au ralenti, sous une chaleur accablante. Que j'ai roulé vite dans la partie finale de la descente, toute rectiligne. Qu'en arrivant à la voiture j'ai tout de suite mis la climatisation... ça me prendra tout le reste de la journée pour retomber en température après la chaleur emmagazinée par mon corps. Aussi, que je n'ai pas hésité à aller chatouiller les pentes de Montvernier, un scénario que j'avais envisagé, mais vu la chaleur en bas, ça ne serait pas prudent !

Une bien belle journée malgré la canicule !