11 juillet 2020 - Beaufortain changeant avec le Velogessien
185km en 7h40, D+ 3782m, coef 2.03
Météo: fraicheur et pluie fine qui se transforment en douceur et soleil sur l'après midi (peu de vent)
A chaque fois que je viens dans le Beaufortain, je me dis que c'est juste le paradis. Et je mets clairement le Cormet de Roselend, par le col du Pré, dans mes trois cols 'de coeur', avec le Galibier (Savoie) et le Mont Noir (Vercors). Bref, je retrouve ici un coin que m'aime passionnément. Un coin qui se 'mérite' à vélo, aussi. Des pentes parfois longues, souvent difficiles.
Mais retour en arrière avant le RDV à Annecy avec les copains ce samedi matin à 8h45. J'ai choppé une méchante crève transformée en angine depuis une dizaine de jours. J'ai pu véfifier à quel point elle m'empêche de pédaler, au cours d'un vélotaf mercredi soir en rentrant par le Salève. J'ai galéré comme rarement sur ces pentes, et suis rentré complètement vidé. Bon, j'avais aussi un sac à dos 'lourd' avec deux gros cadenas et mon ordinateur portable, ça n'a surement pas aidé.
Tout ça pour dire que je me pointe avec les potes du Velogessien en toute humilité et s'il faut que je roule derrière et seul, ils n'auront pas à m'attendre.
Nous sommes 7 au départ, dont Boris que je ne connaissais pas encore. Nous longeons le lac d'Annecy, les montagnes sont couvertes, et il fait gris. Un bon vent de dos nous fait filer à 40km/h par moments sur la piste verte au bout du lac, sur Faverges et Ugine.
A Ugine, première pause sur crevaison d'Alexandre. Euh - pas de bol, la dernière fois que j'avais roulé avec lui il avait aussi crevé deux fois. Puis on s'attaque à l'entrée, le col de la Forclaz de Queige (altitude 871m). Compter 6km de montée, plutôt réguliers et relativement pentus. Ambiance humide - très humide, même. Il fait lourd, on transpire à grosses gouttes, la chaussée est mouillée, et sale, recouverte par moments d'épines de résineux et de pommes de pin. On a récupéré un 'local', qui nous accompagne sur ces quelques kilomètres, bien sympa le mec. Je termine avec lui, et pas loin devant Tony, accompagné d'Hervé qui a fait demi-tour à mi-ascension. Les costauds sont devant, loin devant.
Ça confirme en partie mes craintes... c'est pas la grande forme. Mais où sont passés les watts que j'avais il y a deux mois ?! C'est vraiment un sport qui ne pardonne pas, le vélo. Il faut dire que j'ai fait un mois de juin très très léger, pour cause de beaucoup de boulot, beaucoup de BBQ et de potes le week end, et de cette crève.
J'étais persuadé d'avoir dejà grimpé ce col... mais non... je ne crois pas... je ne l'ai pas reconnu en tout cas.
La descente qui suit est assez rapide, et nous fait atterrir sur la route de Beaufort, à environ 8-10km de là. Il pleut légèrement, la chaussée est mouillée. On roule en file indienne, mais au moins faux-plat montant (et il y en a beaucoup), je n'arrive à accrocher personne d'autre que Tony. On roule de concert avec Boris, qui ne semble pas dans son assiette, laissant les 4 costauds disparaitre devant. Puis d'un coup je me retrouve seul devant les 2. J'apprendrais à Beaufort que Boris a crevé.
Regroupement général attablés à Beaufort devant un coca + sandwich... au Beaufort bien sur. Cette pause va durer plus que je ne l'aurais souhaité... on s'éternise à hésiter devant cette pluie fine, mais froide, qui continue de tomber. Alors que pour moi il n'y a pas d'hésitation à avoir... on est venus ici, alors on grimpe.
On repart au bout d'une heure environ, et ça part tout de suite chacun à son rythme... Lionel part comme une fusée. Tony et moi roulons ensemble un moment, jusqu'à Arêches où les pentes les plus exigeantes du col du Pré commencent. Hervé a attendu Boris au fond. Patrick & Alex sont devant moi, mais font des pauses, alors ne sont jamais trop loin.
Je lutte, cette montée m'est difficile. Pourtant l'humidité et la fraîcheur me vont bien, moi qui déteste la chaleur. Tout en gestion, je ne grimpe pas bien vite, mais ça avance et finalement je parviendrais au bout de cette montée. Regroupement général au col du Pré, puis on traverse tous ensemble le barrage de Roselend, et faisons la pause à un bar-resto plus loin, pour manger une salade bien fournie, et repartir. Restent 6km de montée depuis le barrage.
Pas forcément les plus durs, mais le second coca de la journée a du mal à passer, et j'ai mal au bide en roulant avec Tony. Je reprendrais Patrick & Alexandre à l'arrivée au sommet, loin derrière les avions de chasse Lionel & Hervé. La plupart ont roulé "cool", moi j'ai roulé "comme je peux". Boris, entre temps, aura fait demi tour pour redescendre et rentrer au plus vite, il n'était pas bien.
Ce Cormet de Roselend est toujours aussi magique; il aura en plus eu la sympathique idée d'attirer le soleil, ce qui nous donne de jolis panoramas, et surtout une descente sur Beaufort sur route sèche, et sans cailler.
A Beaufort, on repart pour la longue ascension du col des Saisies, par Hauteluce. J'avais fait ça il y a fort longtemps avec Franco & David lors d'une belle sortie de 'chasse aux cols', en 2012 je crois. Et comme à cette époque... ben c'est très clair... je ne monte pas bien, et je déteste ce col. Trop de trafic auto/moto. Les pentes me sont difficiles. Comme d'habitude, Tony est au fond, les costauds devant (loin devant) et moi intercalé. Pause et regroupement à Hauteluce. Puis on termine les 7 derniers km de la même manière. J'ai trop chaud désormais, et ne suis pas malheureux d'arriver en haut. Les Saisies... beaucoup de béton, beaucoup trop de monde... ça n'a rien de typique... franchement moche quoi.
Par contre dans la descente qui suit, on profite de quelques panoramas géniaux. Voilà pour se faire rembourser les frais d'une montée difficile et ennuyeuse. A Flumet, pause pour remplir les bidons. J'en ai plein les bottes, et on m'annonce une grosse montée pentue à venir. Argh, je m'en serais bien passé.
Mais d'abord, grosse descente à l'ombre.. ça file, ça serpente, et Tony évite le 'carton' de l'année grâce un bon réflexe et une chance incroyable. Passons...
La montée en question, je l'a fait en serrant les dents, dans la roue de Patrick. Vraiment, j'aurais pioché aujourd'hui. Notamment mentalement, car vraiment je n'ai eu aucune 'facilité' aujourd'hui.
Descente sur Ugine. Reste une grosse heure de plat pour rentrer sur Annecy par la superbe voie cyclable en fond de vallée. Je reste sagement au fond, incapable de donner plus qu'un relais, contre le vent. Alexandre et Lionel abattent un travail monstrueux, imperturbables face à une bise qui se renforce. Tony lâche un ou deux coups. C'est désordonné désormais; mais on rentrera ensemble sur les quais d'Annecy...
Petite bière avec Patrick & Lionel avant de rentrer en voiture à la maison. Une belle journée bien rentabilisée... qui m'aura vu passer par toutes les météos, et toutes les couleurs. Va falloir refaire du Zwift si je veux aller faire tomber mon PR à la Combe Blanche ou à la Barillette cette année !