12 octobre 2013 - Tour du Jura sportif... conditions météo sportives
248kms en 10h09, D+ 3840m, coef 1,54
Moyenne : 24,4kmh (roulée), 22,6kmh (totale)
Météo: températures glaciales. Soleil le matin, météo épouvantable l'après midi
Je retrouve enfin Yann pour une belle sortie, longue, exigeante et à rythme élevé... le garçon est un costaud de chez costaud. Bonne occasion d'évaluer les progrès accomplis depuis la sortie du 3 février en début d'année, le jour même de mon anniversaire ! Avant le départ, j'ai un peu d'anxiété car (1) je ne sais pas trop si j'arriverai à suivre le rythme du bonhomme et (2) en conduisant jusqu'à Lajoux au lever du jour, il y a beaucoup de neige, qui tient au sol (pas sur la route, heureusement)... et je ne sais pas si ça va être glissant ou pas.
Mais c'est du bon stress quoi; de quoi me sortir tripes et voir ce qu'il y a au fond du moteur.
Nous devions être 4 au départ, nous ne serons que 2; je suis donc seul à m'élancer de Lajouxà 7h40 du matin, le jour se lève tout doucement sur le Haut Jura. J'ai moins de 30 bornes à accomplir, du plat et de la descente, pour rejoindre Yann à Morez, d'où nous commencerons notre périple en duo.
Ca caille méchant (-1° à Lajoux). C'est terrible, le refroidissement des températures qu'on a subi cette semaine; le week end dernier j'étais en short et t-shirt, aujourd'hui j'ai mis tout ce que j'ai pu: bonnet, gants longs, cuissard long, 3 couches en haut, surchaussures...
A la sortie de Prémanon, je tourne à droite pour enquiller la descente d'au moins 5 bornes qui me mène à Morez. J'avais peur de me cailler comme pas possible dans la descente, mais finalement ça se passe pas si mal.
Arrivée à Morez...
Arrivé à Morez, je trouve facilement le vélo de Yann appuyé contre une barrière; juste en face, il m'attend au chaud avec un croissant - miam.
Puis c'est parti, on repart à deux. Tout d'abord, on emprunte une mini route, fermée aux voitures, étroite, calme, et aux couleurs d'automne. On roule bien, en discutant; puis Yann me dit 'met tout à gauche, ça va monter'. Épingle à droite, et ça part sur du 14%. Je ne cherche pas spécialement à m'accrocher aux basques de Yann lorsqu'il accélère un coup, il vaut mieux être raisonnable et en garder sous le pied vu ce qu'il y a au menu du jour.
Nous traversons une bonne couche de brume, dont nous ressortons après avoir avoir récupéré la D28 sur notre gauche un peu plus haut.
Après une courte montée douce sur une route perdue en pleine forêt, nous arrivons sur un petit plateau en altitude, que nous traversons en discutant.
Château des Prés, Chaux des Prés... au niveau du hameau 'les Belbenoits', on tourne à droite pour une belle montée de 4km environ. De nouveau, Yann part au devant... 50m, 200m... et il disparaît au loin. Pourtant je grimpe cette côté régulière de 4% à 18kmh... pas mal du tout pour moi.
Passage au col de la Joux (altitude 1025m).
Un bout de descente plus loin, nous croisons deux biches qui bondissent dans les bois à notre passage. On partage un nougat, on discute, et... on s'arrête aux célèbres chutes du Hérisson, l'un des points touristiques du Jura, mais que je n'avais jamais vues.
Je dois dire que Yann prend le temps de faire 'guide touristique'... il m'indique les trucs à voir, relie mentalement les points sur la carte pour que je m'y retrouve - il sait vendre son Jura lui :)
Notre itinéraire est bordé de lacs, plutôt sympa en mode automnal/hivernal, au cœur de la forêt qui commence sérieusement à changer de couleur.
Un petit aller-retour au belvédère qui surplombe le lac de Chalain aux portes de Fontenu, puis nous reprenons notre chemin. La prochaine curiosité locale que Yann m'emmène voir, c'est la combe de Ladoye.
Et il m'emmène la voir à rythme TGV ! Je commence à avoir du mal à repasser devant, même si je ne parle pas trop de relais car le vent est nul, et le parcours trop bosselé pour vraiment tourner devant. Mais je suis derrière, et j'ai du mal à m'accrocher sans devoir roule en sur-régime, chose que je ne suis pas trop enclin à faire si tôt dans la sortie (km 105).
Nous voilà au sommet de la combe de Ladoye. La vue est effectivement très sympa, depuis un petit belvédère à l'écart de la route. Puis on repart fissa.
Juste un peu plus loin, prochaine étape cyclo-touristique... Château-Chalon et ses vignobles des coteaux du Jura. Le panorama est magnifique en amont de ce petit village fait de pierres de taille et de petites maisons au style vieillot.
La descente est moins chouette; le revêtement de la route est mauvais. J'observe les travailleurs dans les vignes alors que nous retombons à flanc de colline; c'est les vendanges !
Le soleil brille alors que nous nous arrêtons à Voiteur en contrebas; Yann fait un petit plein à la boulangerie pendant que j'entame un sandwich; moi je suis parti avec un 'vrai garde-manger', comme le décrit mon compagnon du jour.
Nous repartons via Baume les Messieurs, où nous prenons à droite sur une toute petite route... où nous ne croiserons pas le moindre véhicule tout au long de la montée. Une belle petite côté qui pique. J'ouvre la veste thermique et même un bout de maillot; il faut s'employer pour suivre Yann là-dessus. Je reviens un peu sur lui sur la fin, il lève le pied pour m'attendre.
Un bout de descente plus loin, et nous sommes à Lons le Saunier, pour amorcer notre redescente vers le sud-ouest. La traversée de la ville est difficile, entre feux tricolores, voitures qui nous doublent, et pistes cyclables pleines de feuilles mortes (et le risque de glissade qui va avec). J'ai un gros coup de bambou, pourtant je viens de manger une compote et un bout de nougat.
A la sortie de Lons, nous prenons la belle petite grimpée que nous avions justement prise ensemble en tout début de sortie, le 3 février dernier.
Macornay, puis Bornay où nous faisons une pause express; c'est parti pour une nouvelle montée. Rapidement, Yann part au loin et je monte à mon rythme. La météo est en train de tourner, les nuages ont pris le dessus et s'accumulent au loin.
Au moins 10-15 minutes avant que je ne récupère le sillage de Yann qui a levé le pied, au niveau de Courbette. Sur la D162, on file entre 30 et 35km/h sur une belle ligne droite à peine vallonnée... mais Yann reste devant tout le temps maintenant. Oh, ça ne l'embête pas, il a d'habitude de me traîner sur son porte-bagage. Mais ça y est, j'ai les jambes qui piquent et je commence à piocher.
On avait évité les premières averses en s'orientant plutôt vers le sud-est que l'ouest (où on les voyait tomber, au loin); mais on n'y échappera pas longtemps ! Première averse, sérieuse, au niveau d'Arinthod au pied d'une belle montée dans la forêt.
Nous sommes au km175, et mon compteur m'indique une belle vitesse moyenne roulée de 27,5km/h; cela explique le niveau de fatigue avancée... c'est bien plus rapide que mon rythme habituel !
On se met d'accord qu'il n'y a pas encore besoin de sortir le k-way; avec la veste thermique on ne se sent pas encore mouillés. De nouveau, Yann part au devant. Il fera la montée entièrement seul, et moi loin-derrière.
C'est dans cette montée, comme je le décris parfois, que le mental prend le dessus sur le physique. Les jambes me paraissent vides, je pioche, je lutte, je subis la pluie ainsi que le retard accumulé sur Yann dans cette ascension.
Nous nous arrêtons dans la descente au-dessus du barrage de Vouglans, pour mettre la veste contre la pluie. J'ai donc maintenant 4 couches en haut, que je garderai jusqu'au bout !
On prend à gauche en bas, où débute la montée de Lect. Je pars seul devant alors que Yann fait la pause. Il pleut toujours assez fort; mais la montée est assez coriace, notamment lorsqu'on traverse le village du même nom. Yann revient sur moi vers la fin de l'ascension.
La descente du col du Cerisier (altitude 734m) n'est pas marrante, il pleut fort, on a les pieds trempés. Ça caille bien. mais moi dans un sens, ça va mieux; j'ai compris qu'il ne nous reste plus qu'une ascension. Certes, la plus difficile de la journée, mais c'est la dernière donc on peut se dire qu'on jette le reste de nos forces dedans !
Mon compagnon traîne un peu derrière, et je comprends vite pourquoi. Il me fait signe de m'arrêter et m'annonce qu'il va tirer au plus court pour rentrer à la maison. Je le comprends bien vu la situation, cette pluie glaçante est vraiment dure à supporter, et surtout, s'il monte avec moi à Lajoux comme prévu, il lui faudra encore en redescendre... brrrrr.
Du coup, Yann tire à gauche et me conseille d'escamoter le petit détour que nous devions encore faire pour se rendre à Saint Claude. Je repars donc seul sur la grosse départementale qui me mène à Saint-Claude.
Cette D470 est vraiment insupportable. La pluie redouble, et surtout, les voitures me doublent de trop près à 90km/h. C'est de loin le moment le moins marrant de la journée. J'arrive enfin au sommet de cette longue côte en pente douce, et bascule sur Lavans lès Saint Claude.
En bas, la D436 n'est guère mieux; je fais même un ou deux kilomètres sur cette route... à double voie. Mais en roulant bien sur le côté, il n'y a aucun risque. Je viens par ailleurs d'allumer le feu arrière, par sécurité (et le gilet jaune, je l'ai sur le dos depuis un moment).
Saint Claude ! ENFIN. Je traverse le pont au centre de cette ville bien grise (dans tous le sens du terme) en repensant au BRM400... nous étions passés exactement ici, au cœur de la nuit ! Puis je tourne à droite, mange la dernière compote qui traîne dans une poche de mon maillot (vraiment pas envie de m'arrêter pour ouvrir le sac vu la douche que je me prends), et c'est parti pour pas loin de 20 bornes d'ascension.
A la sortie de Saint Claude, il y a une portion pentue... 8% qui me forcent à passer sur le 30x24. Puis derrière, je trouve enfin un petit rythme de croisière.
A ce stade de la journée, et vu ma fatigue, je me sens mieux en solo - au moins personne ne m'attend devant, et également, à force de toujours rouler en sur-régime avec Yann, j'avais du mal à m'économiser, à trouver mon vrai rythme naturel.
Me voilà enfin arrivé au niveau des lacets sous Septmoncel; je passe sous le chapeau de gendarme et poursuis mon chemin. Il pleut vraiment fort, la route est détrempée, moi avec. Mais je me sens bien mieux qu'il y a une heure ou deux. Et je sais que mon itinéraire se termine au sommet, je n'ai donc (et n'aurai) pas froid.
Je me hisse à Septmoncel, traverse le virage via son très large lacet, et poursuis mon chemin. J'alterne passages assis et passages debout sur les pédales, pour soulager le dos et les jambes.
Les températures viennent de tomber. Peu à peu, la pluie se transforme en neige très légère. Les flocons me fouettent le visage pendant 5 minutes, le vent s'est levé aussi.
Puis ça se transforme en vraie neige; de gros flocons mouillés tombent. Ça ne tient pas sur la route mais je réalise par exemple qu'une petite couche recouvre mes surchaussures, et s'est aussi déposée sur mon cintre ! Des conditions dantesques !
La pente est moins forte au-delà de Septmoncel; je ne roule pas super vite pour autant. Mais ça fait moins mal aux guibolles. Puis enfin, je rejoins la route que je reconnais. Et un panneau m'indique le graal: "Lajoux, 5kms". C'est dans la poche !
Le sommet est en vue !
Et enfin, me voilà au niveau du 'grand vélo', juste au-dessus de Lajoux ! Dernier kilomètre en grimaçant, mais aussi avec le sourire... je sais que je viens de plier un vrai gros raid, quel pied. Dans les 500m je constate que... la neige commence à très légèrement tenir sur la chaussée.
Puis enfin... la voiture ! Je pose le vélo contre la voiture, et commence par allumer le moteur et faire tourner le chauffage à fond, avant de ranger le matos pour rentrer.
Carte (parcours openrunner 2962317):
Profil altimétrique:
Un parcours... accidenté !
Conclusions:
- Il s'agit du 4ème plus long parcours de ma saison ! Et je franchis les 8000kms cumulés à cette occasion.
- Des conditions météo dantesques, glaciales. Ce dimanche alors que je rédige ce compte-rendu, je n'arrête pas de manger et de boire (de l'eau !).
- Merci Yann pour ce parcours touristico-sportif. Nous avons suivi le parcours flêché 'tour du Jura sportif', mais les panneaux sont assez mal faits, il serait impossible de faire cette boucle sans GPS.
- Le retour Lajoux-St Genis Pouilly via Mijoux et le col de la Faucille aura été la dernière épreuve de la journée: la neige recouvrait la route (10cm à la Faucille) et comme peu de conducteurs ont déjà monté leurs roues hiver, c'était l’apocalypse sur la route. Notamment, la Faucille était complètement bloquée, avec bouchons à la clé, voitures sur le côté, et tracteur (chariant des bêtes) ayant glissé contre la falaise !