10 février 2020 - Chambarans champagne, retour aux sources
122km en 4h30, D+ 2152m, coef 1,76
Météo: douceur relative, soleil, vent de sud
Celle-là c'est la première vraie belle et grosse sortie de la saison. Au départ de l'Albenc en Isère ce samedi matin, ayant laissé les enfants chez leur papi/mamie... j'ai jeté mon dévolu sur les Chambarans, mais sans aucune idée vraiment du fil rouge à suivre, ou d'une direction globale... ça se construira au fur et à mesure, et sur des routes que je ne connais pas tant que ça en ce qui concerne la section ouest, dans la Drôme, j'y trouverais un plaisir incroyable. En fait, je ne connais que peu ces routes, mais je connais les villages de nom, du moins certains, ce qui me permet de m'orienter à "l'à-peu-près".
Le seul bout de route planifié à l'avance, c'est la montée de Varacieux. Après un tour en plaine au sud de Vinay, je débute cette longue ascension en tenant un gros rythme. Puisque je ne sais pas encore si je vais rouler dans les 50 ou dans les 100km, je me dis qu'il faut maintenir le niveau d'exercice suite aux nombreux efforts calibrés effectués sur le home trainer sur les mois passés.
Cette montée, je l'avais découverte à l'occasion d'un BRM 200km, organisé par JP Battu. L'ayant fait 2 ou trois fois sur ces épreuves de 200km, aussi bien en montée en tout début de journée, dans le noir du petit matin, ou en fin d'après-midi au retour. Cette route est superbe, vraiment. Elle serpente et tournicote, elle donne de beaux points de vue sur les collines alentours et sur le Vercors, aujourd'hui très légèrement enneigé sur ses sommets.
Je mets du rythme, donc, et l'effort est bien réel. Le truc c'est que c'est quand même bien long, 12.6km de montée irrégulière, interrompue de deux courtes redescentes et d'un replat ou deux. Je repense à ce BRM ou Yann avait fait demi-tour aux 2/3 de l'ascension pour revenir sur un groupe de feu la Team Mont Ventoux, dont je faisais partie. Je me dis qu'il faisait jour ce matin là, et donc que ce devait être sur un BRM plus 'tardif' (pas en hiver alors?!).
Arrivé au col de la Feta de Chambarans, je récupère la route principale sur le plateau au sommet, et retombe sur Roybon. Sur le plateau, un bon gros vent régulier de sud m'a cueilli, et me fait penser que la journée risque d'être usante de ce point de vue.
Le temps de rallier Roybon et j'ai décidé de faire la montée suivante de ce BRM. Souvenirs de l'avoir faite avec Olivier et Jef, ce dernier avait crevé au sommet je crois. C'était semble-t-il il y a une demi-vie. Bon, j'en rajoute.
La descente est belle, là encore bien tournicotante, je découvre ébahi qu'il y a ici un grand étang, dont j'ignorais la présence. Le soleil se reflète dans l'eau, il fait doux, les jambes sont contentes de retrouver un effort plus relaché.
Puis c'est la longue ligne droite, avec vent de 3/4 face il me semble, qui me mène aux portes de Montrigaud. Sur les BRM 200, on prenait ici à gauche et on roulait souvent à bon rythme avec les copains sur des routes plates ou presque, jusqu'à St Donnat. Souvenir d'avoir été en chasse patate ici avec Franco ! Aujourd'hui je décide de taper dans le mur, en face, qui mène tout droit dans le village de Montrigaud. Le palpitant se réveille à l'occasion. Pas triste d'arriver en haut, ça grimpe fort. Je prends à droite... un bout de montée douce puis de nouveau à gauche pour prendre la direction de St Christophe et le Laris. Là encore, un bout de descente, une partie de route bossellée, et quelques km avant le village, je bifurque à droite. Plein nord, j'ai le vent dans le dos sur cette belle grimpée vers le Grand Serre. Ca roule bien et les paysages sont chouettes. Ici, je suis 100% en terre inconnue... ou alors, si je suis dejà passé, je l'ai complètement oublié !
Je laisse les éoliennes sur ma droite et retombe vite sur la départementale qui traverse le vallon suivant. Je passe en face pour me faire la grimpée du Grand Serre quelques dizaines de mètres derrière un tracteur qui roule tout doucement... mais que je ne parviendrais pas à reprendre. Au sommet, à gauche. Maintenant c'est la direction de Lens Lestang qui m'attire.
Encore une petite bosse, vent de 3/4 dos, encore des éoliennes au sommet, et encore une belle descente. C'est en faux-plat très roulant, vent de dos, que j'arrive à Lens Lestang. Et je réalise là que je suis aux portes des terres froides, j'ai donc atteint l'extrêmité nord des collines des Chambarans. N'ayant pas la moindre envie d'aller tater du vent sur les routes plus exposées au vent, j'amorçe ici mon retour. Pas mal de kilomètres de faux-plat m'attendent, sur des routes rectilignes, longeant la 'frontière' nord des Chambarans. Le vent me gêne autant qu'il m'aide. J'essaie de tenir un peu de rythme, mais les jambes ne sont pas 'faciles'.
Je guette donc une route qui repartirait vers le sud ou l'est, pour me replonger dans les collines... ce qui bien sur débutera inélutablement par une remontée. Mais ça ne m'embête pas, au contraire ; je me sens mieux en alternance de montée-descente que sur du plat, aujourd'hui.
C'est aux portes de Viriville, après Marcolin, que je trouve chaussure à mon pied, sous la forme d'un panneau indiquant le 'Camp de Cesar'. C'est la route qui passe à proximité de la caserne de l'armée (au sommet) et du champ de tir. Les panneaux 'terrain militaire, ne pas pénetrer, danger de mort' qui accueillent les promeneurs qui souhaiteraient aller dans les bois refroidissent un peu l'atmosphère... bon, ça donne à ces lieux un côté particulier aussi, surtout que je ne suis que rarement passé ici. Au sommet, très gros vent de face. Je me jette comme un dératé sur la première petite route qui tourne à gauche. Un itinéraire 'cycliste' indiqué à l'aide de petits panneaux, et une belle découverte ! Je poursuis ainsi ma remontée vers l'est, et fait un bon rapproché sur Roybon. Je (re?)découvre qu'il y a vraiment de nombreux étangs au-dessus de Roybon, plus que je ne le savais. Leurs eaux sont poussées par un vent terrible, cela ne semble pas pour autant embêter les hérons qui se reposent ici.
Puis c'est la descente sur Roybon. Je voulais repasser ici et faire un '8' sur la carte, dans le but de venir faire la montée Roybon-Toutes Aures, où j'ai un paquet de souvenirs à vélo. Une route que j'apprécie particulièrement, calme au possible. J'avoue qu'aujourd'hui je monte au ralenti et les pattes sont bien lourdes. Je suis aussi à court d'eau, et déshydraté. Mais je compte sur la borne fontaine là-haut au niveau du col.
La fin de la montée m'est difficile, la redescente au niveau du col me donne le sourire, le soleil aussi. Et la borne fontaine coule, même en hiver... le pied. Je bois goulument avant de retomber en contrebas sur la route de Vinay. Histoire de passer les 2000m de D+ une première fois cette saison, je vais grimper plus loin à gauche, à Notre Dame de l'Osier. Je tente aussi une petite route qui continue de monter, après le village. Ca grimpe fort et j'en bave... je suis à la limite de la crampe. Mais tout ça pour rien, ça ne 'passe' pas en bitume, mais seulement en chemin en cailloux, pour retomber directement sur l'Albenc de l'autre côté de la colline. Tant pis, je fais la boucle, repasser par Notre Dame de l'Osier, avant de filer sur Cras, puis Chantesse et enfin l'Albenc. Finir vent de face, cuit, probablement habillé trop chaudement, et partiellement déshydraté... dur dur. Mais j'ai tenu un bon rythme pas loin des 27km/h roulés. Il y a des raisons d'espérer que cette saison soit sur de bons rails. Pour en avoir le coeur net, il faudra attendre encore deux mois...
Notre Dame de l'Osier
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