23/08/2021 - Chartreuse verte jusqu'à plus soif

210km en 9h16, D+ 3899m, coef 1.85

Météo: douceur, soleil, peu de vent... sauf autour de Grenoble !

23/08/2021 Chartreuse verte jusqu'à plus soif - Baptiste Fontaine's 210.4 km bike ride

Cols de l'Epine, du Granier, du Cucheron, du Coq, de Marcieu, et retour par la grosse route dans la fournaise grenobloise. Bien cassé à l'arrivée, mais sinon de super jambes et des conditions m...

https://www.strava.com/activities/5840429735

Je télétravaille depuis chez mes parents cette semaine, en Isère. J'ai fini par poser quelques journées de congés pour rouler dans le coin et retrouver les routes où j'ai découvert le vélo, et plus. Ce lundi, pour bien lancer la semaine, je pars pour une belle vélo-vadrouille chartrousine.

Départ matinal, il fait très frais, c'est super agréable. Je pars sur Réaumont, après la bosse du chateau je descends sur la route de Charavines mais bifurque rapidement sur Chirens.

Je vais ensuite descendre le Val d'Ainan, encore pris dans une fine couche de coton ce matin.

Arrivé à la Bridoire, je remonte pour atteindre le lac d'Aiguebelette, que je vais contourner par son côté le plus intéressant, l'est. Je double quelques cyclistes en contemplant les eaux bleues du lac, surplombées par les hautes falaises, annonciatrices de la première montée qui me fera entrer dans ce massif montagneux de la Chartreuse: le col de l'Epine.

Ce col, je ne l'ai grimpé qu'une fois, en 2011! Ca fait 10 ans, et j'en garde des souvenirs difficiles. L'approche de Nances fait déjà transpirer un peu, avec quelques raidards sympas. Puis ensuite, virage à droite et c'est parti pour 5-6km d'ascension.

'5-6km, c'est tout ?!'... et moi qui croyais cette montée beaucoup plus longue ! La première partie est dans les bois, souvent entre 8 et 9% de gradient. Puis ensuite la route se découvre, sous les falaises... quelques vues sur le lac que je viens de contourner, mais peu en fait. On le voit à peine en montant, surtout si on chuinte la pause à un petit bélvédère, comme je le décide en passant, sans m'arrêter.

Le dernier kilomètre est très roulant, dans un petit vallon resserré, avant d'arriver au niveau du col, qui ne dépasse même pas les 1000m d'altitude. Comme mise en bouche, c'était idéal. A noter en plus que le bitume était de qualité irréprochable.

J'enfourche le vélo pour redescendre côté Chambéry. Malheureusement, la route de St Sulpice qui devait m'amener au col de Couz sans trop avoir à remonter est fermée à toute circulation. Zut de zut, ça m'oblige à retomber jusqu'à Chambéry. Va falloir adapter le parcours.

En attendant, je fais une courte pause photo pour admirer au loin le lac du Bourget.

Je termine ma descente à la Motte Servolex et Cognin. N'ayant pas du tout envie de prendre la remontée du col de Couz depuis ici, beaucoup trop passante en termes de trafic, je décide que ce sera le col du Granier qui me verra passer, et non l'enchainement Couz-Egaux-Cluse. Car j'ai d'autres projets pour après, aussi, et qu'il ne faut pas être trop gourmand, je manque d'entrainement longue distance depuis 2 ans.

Le col du Granier, je commence à bien le connaitre, et l'apprécier ! Il n'est pas trop difficile (sauf à son pied), roulant à souhait, et sur cette route large, le bitume est toujours en bon état. Alors OK, il faut s'extirper de Cognin et ça monte fort, mais irrégulièrement, par moments. Mais une fois embranché sur la montée principale (j'ai évité Montagnole par erreur), c'est très roulant et franchement plaisant.

Il fait frais. La route va jusqu'au fond du vallon, avant de boucler vers le sud. A 1km du tunnel du Pas de la Fosse est situé le seul lacet de la montée. Passage sous les roches et traversée du tunnel.

D'ici encore 6km de montée roulante de mémoire, égayée par un beau soleil couplé à cette fraicheur qui me sied parfaitement. J'arrive au sommet à mon rythme, pas bien vite, mais pas fatigué pour un sou non plus, ce qui va me permettre de continuer à me délecter de cette Chartreuse que j'ai laissée de côté trop longtemps.

La descente sur Saint Pierre d'Entremont est un régal. J'ai hésité un moment à bifurquer sur le col de la Cluse, mais non, je reste fixé sur ces cols que je n'ai plus grimpé depuis plus longtemps; le Cucheron, et le Coq.

Pause boulangerie rapide à St Pierre d'Entremont. Je mange en extérieur en observant les montagnes alentours... ce village est vraiment idéalement situé, c'est beau.

Me reste à grimper ce Cucheron, qui m'a laissé des souvenirs très très difficiles étant adolescent. A l'époque on roulait sur des VTT il faut dire, ça ne devait pas aider !

La première partie propose de longs lacets qui laissent le temps de dire au revoir à au village avec des points de vue à couper le souffle. Ensuite, ça sera plus rectiligne. La route traverse la forêt et propose même un petit toboggan descente-montée avant de traverser St Philibert. C'est ensuite que ça se corse un peu ; mais pas du tout autant que dans mes souvenirs ! Il faut dire, là encore, que la fraicheur joue carrément en ma faveur aujourd'hui.

Je me rappelle il y a plus de 20 ans avoir du faire une pause à 2km du sommet, avec une grosse hypoglycémie et un bon gros coup de chaud. Là, je suis bien et ça passe juqu'au sommet sans souci. Courte pause photo en haut, avant de retomber sur St Pierre de Chartreuse, où je remplirais les bidons aux WC publics.

Traversée de St Pierre, et je tourne à gauche au lieu-dit la Diat. D'ici ça repart en montée douce vers le col de Porte. Peu après, virage à gauche pour m'orienter sur le col du Coq, qui m'attire plus. Je vais le grimper sur cette route et basculer côté grenoblois. Autrement dit, l'ascension sera sur cette toute petite route étroite, très peu fréquentée, au bitume en mauvais état, avec des passages très pentus et une courte redescente, pour basculer sur la chaussée du versant opposé, beaucoup plus large et propre, mieux adaptée à une descente en vélo.

Le col du Coq, je l'ai grimpé une fois par chaque versant. De ce côté, c'était en 2011, et le passage le plus pentu m'avait fait mettre pied à terre !

24 juin 2011 - Le géant de Chartreuse - Le blog de cestdurlevelo

116kms en 6h34, D+ 2347, coef 2,02 Météo: alternance de soleil et de nuages, un peu de vent Départ aux aurores aujourd'hui, car il y a de la route à tracer ! J'ai prévu d'aller me frotter au c...

http://cestdurlevelo.over-blog.com/article-24-juin-les-geants-de-chartreuse-84864963.html

Après une courte approche jusqu'à St Hugues de Chartreuse, la montée débute pour de bon. La chaussée se resserre, les gravillons font leur apparition, ainsi que les trous et les bosses sur la chaussée. Plus de trafic ici, juste une voiture ou deux qui me doubleront. La chaussée entre dans la forêt et monte... fort. De manière irrégulière, mais je commence à avoir les jambes lourdes.

La route longe un petit ruisseau, il fait encore frais (heureusement !)... bientôt, la chaussée traverse ce ruisseau par un petit pont bordé de grillages... et c'est ici le début du passage coriace... à 15-16%, et ça dure. Je rattrape doucement un cycliste au loin, ça m'aide un peu d'avoir un point de vue. Je le vois faire des virages en travers de la route pour mieux passer cette section tellement pentue, tellement haletante. Ici, si on ne veut pas mettre pied à terre, il faut mener une vraie bataille contre la gravité. Effort maximal, rythme d'escargot. Un virage à gauche, avec une petite clairière, annonce enfin la fin de ce passage difficile. Ca monte encore fort, mais le plus dur est fait, et je le sais.

Je salue le cycliste en le rattrapant en lui demandant en riant si c'est difficile et il me répond 'non, ça va' !! Moi je suis au bout de l'effort, il me fait rire ce gars. Bravo à lui. Je repars aux devants, profite de la descente pour me refaire un peu le cardio... longue, cette descente, beaucoup plus longue que dans mes souvenirs ! Puis ça repart fort en montée, encore quelques kilomètres dans les alpages. Le teleski du sommet semble avoir été démantelé (il ne fonctionnait plus depuis des décennies)... encore deux lacets, je souffle, je peine, mais j'arriverais en haut !

La dent de Crolles surplombe les lieux, toujours magique d'arriver ici...

Longue descente sur Saint Pancrasse... il y a de la pente de ce côté aussi, alors ça roule vite. Puis me vient l'idée d'aller chercher le col de Marcieu depuis ici, puisque je n'y suis jamais allé. Aucune idée s'il est proche ou pas, je l'avais juste regardé vite fait sur la carte la semaine dernière.

Du coup, je prends quelques renseignements auprès d'une famille de cyclistes en les doublant. OK, je suis dans la bonne direction, et après quelques villages, il faudra monter à gauche, et a priori c'est bien indiqué. Top !

Cette route en balcon va me fatiguer... ou plutôt me faire réaliser que je suis bien crevé. Mais sinon, les points de vue sont très chouettes, avec la vallée grenobloise et le massif de Belledonne en toile de fond. Je traverse le plateau des petites Roches, et St Hilaire du Touvet, où se situe l'arrivée du funiculaire du même nom. Un peu de descente avant de bifurquer à gauche vers le col de Marcieu. 4km de montée depuis ici.

Le vent souffle de plus en plus fort, parfois de face, parfois de dos... très inégal. Je fais cette montée le 'nez en l'air', à observer les longues falaise de la Chartreuse au-dessus de ma tête, dans ce soleil un peu voilé par moments.

Quelques montées, quelques descentes, puis voilà ce col de Marcieu, où je fais une courte pause. Peu de touristes au sommet, pourtant il y a une luge d'été et quelques commerces ouverts. Ca sent la fin des vacances... "dejà".

La descente est belle et longue, entrecoupée d'une très rapide remontée pour traverser les ponts qui ont été construits ici pour permettre les chutes d'eau depuis la montagne, par temps de pluie ou de neige, j'imagine. Il n'y a qu'une seule descente depuis ici qui permette de retomber dans la vallée, sur le village de Montalieu. Sinon il faut aller jusqu'à Chapareillan sur cette route en balcons, et ça m'éloignerait BEAUCOUP trop de Grenoble. Or... lorsque j'arrive sur la bifurcation.... 'route fermée !!!! Nooooooon. Ca pue la galère à plein nez, ça.

Soit je continue sur Chapareillan, mais alors là il faudra que je me tape plus de 50km de plaine pour le retour à Grenoble. Soit je fais demi-tour et remonte les 7km que je viens de descendre depuis le col de Marcieu... soit je "tente le coup" et essaie de voir si ça passe par cette descente que j'avais prévu d'emprunter. Bon OK, j'essaie !

Un habitant du coin, et son chien, sont ici juste avant le second 'barrage' de plots rouges et blancs, qui empêchent le passage de toute personne. Renseignements pris auprès de lui, la route est fermée depuis des semaines, et ils refont le bitume. Il me conseille d'essayer de demander aux gars de la DDE si ça passe, qui sait. Aie aie aie, je le sens mal. Je franchis donc cette seconde barrière de plots en portant le vélo, et marche jusqu'à passer un premier camion. Je dois répéter 'bonjour' deux fois à ce mec de la DDE pas content du tout de me voir ici, et qui fait mine de ne pas me voir. Je lui demande si ça passe... il me répond 'ben c'est indiqué route barrée, mais allez-y'. OUFFFFFFF.

Reste à ce qu'un autre mec du chantier ne prenne pas la position opposée en me voyant, alors je marche volontairement à côté du vélo en leur disant bonjour à tous. L'un d'eux est au contraire super sympa, et plaisante en me disant que 'le Tour de France c'est en juillet, pas en aout'. Il fera même un signe à son collègue de me laisser passer, et me souhaite une bonne descente. Ouf, c'est bon, j'ai pu passer et m'éviter la galère d'un retour trop compliqué.

Longue descente jusqu'en bas, où je retrouve la grosse route, la chaleur, et le vent. De dos, heureusement !

Cet itinéraire, je le connais, il avait été emprunté sur le retour d'un BRM 300, et je l'avais aussi pris en solo sur un parcours Ain-Isère solo. C'est une route passante, toute droite, pleine de feux rouges dans les villages... vraiment pas du tout intéressante. Mais il faut bien que je rentre sur Grenoble.

29km à parcourir jusqu'à la capitale des Alpes, ça fait une heure environ. Un peu moins avec le vent de dos.

Retour sans histoire sur Grenoble, mais je souffre de la chaleur, et ce trafic auto, couplé à tous ces feux rouges, me rend fou. Pas mécontent d'atteindre Meylan, et de passer devant le foyer d'étudiants où j'avais passé la première de mes années d'études.

Je découvre ici un bout de "véloroute" mis en place par la mairie de Grenoble, puis la route des quais, que je n'avais jamais prise, ni en voiture, ni en vélo, depuis le musée de Grenoble jusqu'à proximité de la gare SNCF. J'y trouve une route en ciment très inégale, et surtout un vent terrible de face. J'ai mangé mon pain blanc, à partir d'ici le vent jouera contre moi.

Je franchis l'Isère sur le pont à haubans, symbole des BRM grenoblois 'à la grande époque'... d'ici je connais le chemin, sur les berges de l'Isère. Le vent de face m'en fait voir, mais je serre les dents pour rouler à 30km/h.

Saint Egreve, puis Voreppe derrière moi, le vent s'est en bonne partie calmé. Je mets les coudes sur le cintre pour chercher une position basse... je n'avais jamais vraiment fait ça, mais ça fonctionne ! Le rythme est bon, même si j'ai l'impression de jeter mes dernières forces dans cette bataille.

Je décide de sortir de la voie verte à Moirans et non à Tullins, dans le but de raccourcir un peu le parcours. Les 200km sont franchis... je navigue à vue dans Moirans, sur des rues à sens unique qui font faire des détours. Cette borne fontaine où je me suis arrêté ne fonctionne pas, symbole d'une fin de parcours un peu difficile !

La remontée directement sur Charnècles, je ne la connais pas, je navigue à vue, surtout que le GPS n'a presque plus de batterie, alors j'évite d'utiliser l'écran de cartographie, qui doit consommer plus de jus. Ca monte fort par moment, même très fort sur un passage, les jambes sont cuites.

Au bout du second passage pentu de cette dernière montée, située à 3km de la maison familiale, mais que je ne connaissais pas à ce jour, me voilà face à la deux-voies sur une route à contresens. Impossible de traverser, et même remonter la deux voies sur le chemin couvert de gravier à côté de la voie d'arrêt d'urgence me parait risqué. Demi-tour obligatoire.

Heureusement, je vois un cycliste que j'avais doublé dans la montée, bifurquer sur une petite route en contrebas. Je le suis, et finis par utiliser le GPS. D'ici, pas de souci pour rallier Rives. Voilà qui termine la plus longue sortie de l'année, dans des conditions quasi parfaites, et des jambes qui, malgré la fin difficile, commencent enfin à avoir du répondant.