21 février 2016 - "Prendre un éclat": petit lexique cycliste
203km en 6h44, D+ 1235m, coef 0.61
Météo: soleil et douceur incroyable pour cette saison
Vous connaissez le chemin... je ne vais pas vous faire l'affront de vous le re-décrire une énième fois quand même ?! Si vous avez déjà atterri sur ce blog avant aujourd'hui, vous avez FORCEMENT lu un article à propos du tour du Léman à vélo.
Bah voilà, quelques fadas du Vélosophe, de la Bike Brigade et du Velogessien étaient motivés pour en refaire un aujourd'hui... j'avais envie de rouler mais aucune idée de parcours, ni où, ni comment. Alors je me suis dit que ça serait pas mal pour entretenir le 'fond'.
Départ de la maison à 7h40, RDV étant pris à Genève à 8h15... où je suis surpris de découvrir un gros groupe de 25 membres au départ !
Suivez le guide...
Un bon rythme jusqu'à Lausanne, la petite pause pour recharger les bidons, puis la montée de la petite corniche jusqu'à Chexbres, grimpée à fond les ballons... je suis décroché dès le début et terminerais dans le dernier tiers du groupe avec un cardio à 92%...effort maximal.
Rythme irrégulier jusqu'à Villeneuve où on s'arrête pour la pause.
Puis ça va visser sévère à partir des Evouettes.
Venons-en donc à la définition de 'prendre un éclat' dans le petit lexique du cyclisme...
Prendre un éclat, c'est ne plus pouvoir tenir les roues, se faire larguer méchant, et ciao les amis, terminer tout seul... c'est ce qui va m'arriver à Evian.
Ça roule à plus de 40km/h depuis de (bien trop) longues minutes, l'un des cadors régionaux, G.Martini, tout en facilité, est en train de faire exploser le groupe... y'a qu'à en juger par la file indienne qui s'étire de plus en plus... et finit par craquer.
On perd 2 éléments assez tôt... moi je m'accroche en seconde position, juste derrière le leader, cardio à 90%, me disant qu'au moins je n'ai pas à subir les 'à-coups' de l'élastique en fond de groupe... Damien de Vélosophe remonte et lui demande de lever le pied... mais un second duo passe devant et continue le travail... je ne peux faire autrement que de me laisser progressivement glisser au fond du groupe, où je retrouver Patrick & Lionel du Velogessien. Patrick est 'facile'... et me dit qu'au fond on profite vraiment de l'aspiration...
Ouais... peut être, mais moi là je suis à deux doigts de craquer... je m'accroche comme je peux... put... pourtant je suis sur mon terrain favori là, les circuits plats et roulants ! M'enfin, quoi.
Puis voici le petit faux plat assassin à la sortie d'Evian... ça part dans tous les sens... la seule féminine du groupe craque et hurle qu'on l'attende... je relaie le message et mets même les doigts à la bouche pour siffler un gros coup... mais RIEN... ça part devant, irrémédiablement. En 30 secondes c'est le coup de Trafalgar, je sais que je ne les reverrais plus de la journée.
Il me reste donc environ 2h30 solo, à me battre furieusement contre un méchant vent de face. "Furieusement" car je n'ai plus rien dans les jambes... les deux serrages de vis de la journée, d'abord avant Chexbres, puis vers St Gingolph, ont eu raison de mes jambes. Pourtant, j'ai bien mangé sucré comme il faut, et bu un coca à Villeneuve. Mais j'ai plus rien, nada.
Petite pause à Yvoire pour enlever une couche de vêtements... j'étais bien trop habillé aujourd'hui, il fait tellement chaud faut dire. Résultat, beaucoup de transpiration et la déshydratation assurée. Je rentre donc à tout petit rythme sur Genève, tout penaud, mais pas mécontent d'avoir 'testé la mécanique' en conditions maximales, face à des sportifs aguerris, et clairement deux ou trois tons au-dessus de mes moyens à moi.