24 mars 2018 - Bugey champagne
256km en 11h26, D+ 4087m, coef 1.59 (moyenne roulée 22.4km/h)
Météo: soleil. -4° au départ, 15° en journée, re-froid le soir
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Profil altimétrique
La poisse ! Ces derniers temps, CA VEUT PAS. Deja, il y a deux semaines, vendredi soir, toute la logistique était prête pour un tour du Léman nocturne avec Yann... mais au bout de 12km, chaine cassée, sortie avortée, allez direct à la maison sans passer par la case départ, ne récupérez pas 20 000 francs.
Ensuite, le week end suivant: BRM 300 grenoblois annulé pour cause de neige sur les routes. En attendant, tout ce que je fais moi, c'est du home trainer ! Alors niveau intensité c'est bien, mais ça sert à rien d'avoir des watts dans les jambes si c'est pour ne jamais faire de vraie sortie... alors ce coup ci, c'est décidé, je descends en Isère à vélo, pendant que la voiture familiale fait le même parcours par l'autoroute - demain on rentre tous en voiture.
Lever tranquillou, si on peut dire avec les enfants. A 7h20 je suis en selle. Il fait -4° et donc pas le choix, je prends la veste thermique, le collant long et les chaussures d'hiver.
Je file sur Bellegarde et me caille bien dans la longue descente. Remontée à Chatillon en Michaille, puis je file sur Billiat avant d'entamer la montée vers le col de Richemond, sous un soleil magnifique. Il fait fait deja 4°, ça part pour une belle journée !
Col de Richemond
Montée cool, en ouvrant bien la veste pour ne pas trop transpirer. Car derrière il va faire re-froid... ah non, pas tant que ça finalement. Le soleil est deja bien haut dans le ciel, mois je me trompe de route à Brenaz et file aux portes de Champagne en Valromey. Je pense rattraper le coup facilement en tournant à gauche pour me rapprocher de mon itinéraire 'à peu près' (j'ai la trace GPS sur le GPS dans le sac et non pas sous les yeux), mais ça sera au prix d'une grosse redescente/remontée qui ne fait qu'ajouter du dénivelé à une journée qui est deja sensée en contenir pas mal !
Déçu de mon Scott... il sort de chez le vélociste mais la chaine saute sans arrêt sur le plateau du milieu... va falloir changer la cassette et le plateau en question je crois. Résultat, impossible de me mettre en danseuse sur le plateau du milieu pendant toute la journée ! Avant Ceyzérieu et la traditionnelle pause remplissage de bidons à la fontaine de la place du village, crac - la pédale droite est ouverte, elle est clipsée sous le pied alors que le pied est au sol !!! Argh. Ca sent la fin de sortie... heureusement non, après avoir pédalé sur une jambe pendant 10min, je réalise que je peux la revisser, OUF.
Du coup j'ai zappé Ceyzérieu, zappé la fontaine, et je suis paumé sur des routes inconnues. Je finis tant bien que mal à retomber sur Virieu le Grand. Pause rapide sous le soleil radieux, pour refaire un topo 'direction' sur la carte, manger un coup, envoyer un SMS, et essayer de vaincre le chat noir en m'auto-convaincant que le matos ne me lâchera plus aujourd'hui ! Je peux dire en tout cas qu'à ce moment j'ai un peu le moral au fond des chaussettes.
Après un peu de plat, à Contrevoz je prends à gauche, à proximité directe du Mollard de Don, qui fait ici office de juge de paix, pour me laisser entrer dans les collines du Bugey. Enfin, on peut parler ici de moyenne montagne, même, avec une belle et longue montée inconnue jusqu'à présent, qui m'emmène à Ordonnaz. Ensuite c'est replats en toboggans et longue descente pour atteindre Serrières via Arandas. Un tout petit bout de D1504 (toujours aussi passante...) et je bifurque à gauche. Courte pause au pied de la seconde grosse montée dans le Bugey, le col du Fay, qui se fait par ici en 3 bouts de montée, interrompues de redescentes à chaque fois, notamment par Cleyzieu.
C'est ici ni plus ni moins que mon coin préféré de tout le Bugey. J'avais fait cette montée sur un raid solo de quasi 300 pitons il y a deux ans, sur un parcours très semblable à aujourd'hui. Mais surtout, j'étais passé ici en 2011 alors que je reprenais tout juste le vélo, sur mon bon vieux biclou de MBK jaune !!!
Montée sur Ordonnaz
Bon, cette montée va faire mal, bien mal même ! Mais je mouline vraiment tout doux et finis par arriver à Cleyzieu. Petite redescente, et c'est à partir d'ici que c'est magique... petite route forestière dans des bois qui prennent bien le soleil... ça sent la sciure, la mousse, et y'a pas une voiture. Un petit coin de paradis ! En arrivant au hameau du Fay, je fais la pause pour remplir les bidons au lavoir, devant le four banal. Encore peut être 2km de montée, je croise Pascal 'bonnet rouge', un cyclo au long cours souvent vu sur des BRM à Grenoble, mais lui ne semble pas me reconnaitre... seulement le lendemain, il fera la connection sur Strava.
Arrivé au col du Fay, je suis désormais bien en maillot ML respirant + maillot court. Ce maillot court, parlons-en ! C'est la première fois que je le porte, et pourtant il a deja une histoire ! C'est celui qui devait aller à André, de la Team Mont Ventoux, à l'automne dernier. Seulement notre ami André est décédé, et j'ai donc hérité de son maillot, et essaie aujourd'hui de lui faire honneur ! Un beau maillot orangé bien visible sur les routes de France et de Navarre, avec un petit morceau de pensée pour André, glissé dans la poche arrière...
Cleyzieu, col de Fay
Descente sur Souclin, puis Sault-Brénaz, non sans un oubli de tourner qui me vaut 4km de rabe. Un court bout de plat sur la grosse D1075 avant de tourner à droite après la petite bosse. Direction sud-ouest, vers Crémieu !
Désormais dans les plaines vallonnées du nord-Isère, chaque bosse est prise très mollo... j'ai les guibolles en guimauve. J'ai aussi bien trop chaud... je paye mon accoutrement 'hivernal', par 15°. Hop une petite barre de céréales... c'est l'occasion de tester les produits WCUP que la marque Perfomance Vélo m'a envoyés sous forme de test. Une marque que je connaissais deja de nom, car mes potes du team Cyclosportissimo avaient eu un contrat de partenariat avec Performance Vélo pour des tests matos ! Miam le sports cake à la banane... c'est du consistant et ça tombe bien, car vu les bornes qu'il me reste à couvrir, il va m'en falloir de l'énergie...
Sault Brénaz
Beaucoup de gens sur leur bicyclette, cet aprem... faut dire que les conditions sont optimales ! En dehors de ce fichu vent de sud... il nous ramène de l'air chaud, ça c'est cool... mais moi, je file vers le sud, et donc je vais me coltiner pas moins de 80km de vent de face ! Argh.
Après Optevoz, je retrouve le passage en montée courte - longue descente dont je me rappelais bien de ma sortie de 2016... trop cool. Magnifique, à proximité des chateaux et étangs... je prends mon pied visuellement, et je me repose physiquement ! Arrivé à Crémieu, nouvelle pause. Je suis cramé. En plus, je ne trouve pas d'eau pour les bidons. Je repars doucement, les bosses s'enchainent... les jambes font mal, le cardio tournicote à 75% de ma fréquence cardiaque maximale...ça ronronne en sous-régime... ça sent fort l'effort 'tout-doux-longue-distance 'comme je peux' !
A Vénérieu, patelin parfaitement inconnu au bataillon, j'arrive en descente à un petit carrefour au centre du village, et v'la-t-y pas Jean Christophe de la TMV ! Ça alors, la coïncidence ! Bon, j'avais bien pensé à lui en traçant mon parcours, qui passait par son fief de Rochetoirin... mais de là à se croiser... quel bol ! On discute 10min et je repars... mollo !
Route de Crémieu
JC me l'a annoncé, il y a une bonne montée avant Rochetoirin. Et de fait ! A droite à Saint Chef, deja il y a un bon raidard dans le village... mais ensuite, ça fait une bonne montée bien longue qui me fait pendre la langue. Sur un espèce de faux plat, je m'abandonne à une nouvelle courte pause. J'engloutis ce qu'il me restait de banana bread maison aux noisettes amandes et raisins secs, et je reprends mon laborieux chemin.
Bientôt la Tour du Pin et de nouveau un très très long faux plat montant, interminable qui m'emmène aux portes de Chabons via le col de la Rossatière. Mais au moins, je suis en terrain connu et je peux commencer à mesurer l'effort qu'il me reste à faire pour rallier l'Albenc.
A commencer par la traversée de la plaine de la Bièvre de nord en sud. Oh, c'est pas trop long, mais comme j'ai la mauvaise idée de faire un détour en suivant une bosse direction Bizonnes, pour traverser l'autoroute, j'arrive là bas bien cuit. Les genoux commencent à souffrir aussi, pas cool. Un mal que j'ai connu aux cours d'hivers ces dernières années... mais qui m'avait laissé tranquile l'an dernier, sans que je ne comprenne trop pourquoi d'ailleurs.
Le Grand Lemps !! Aux portes de Rives, où habitent les parents. Mais là je file chez les beaux parents, autrement dit, pas le choix, il faut trouver un endroit pour franchir la barre de collines des Chambarans. Aucune hésitation, ça sera par le col de la Croix de Toutes Aures.
Je trouve ENFIN de l'eau à St Etienne de St Geoirs, et en bois goulument. Reste le dessert et le pousse-café, via la Croix de Toures Aures. Allez, il est facile ce col. La lumière arrière allumée, j'ai même remis le maillot à manches longues pour grimper, ça commence à cailler.
Il fait nuit noire au sommet... mais je me sais arrivé ! Youpi ! Je remets la veste thermique pour la descente sur Vinay, et j'allume la petite lumière avant. J'ai pris celle à piles, comme je savais que je n'en aurais que peu besoin... ouahou, mais ça éclaire pas grand chose ce bidule ! Et dire que j'avais fait une nuit complète avec ça pour mon premier 400km !! Alors descente prudente à la lumière blafarde... je souris intérieurement en me faisant doubler par de rares voitures... je pense aux réflexions qu'ils se font genre 'encore un cyclo qui rentre tardivement'... mais ce qu'ils ne savent pas, c'est que je suis parti il y a 12h !
Allez hop, petit bout de plat via l'Allegrerie et son piètre revêtement bitumeux troué à coups d'obus... et j'arrive à bon port... où pizza et bière m'attendent ! Une bonne douche et crac au lit, j'en peux plus.
Un bon raid solo, où j'ai réellement souffert physiquement, comme 'jamais' ou presque. Le lendemain, le genou gauche fait mal, je garde un œil là dessus... mais j'ai aussi pris mon pied. Même sur des montées à 550-600m de D+ en vitesse horaire ascensionnelle (c'est à dire à vitesse d'escargot, litérallement).. c'est chouette le vélo ! Et puis ça y est, la saison est enfin officiellement lancée ! Et ça tombe bien, les inscriptions au BRM 300km du Cyclo-Club Kingersheim au gros dénivelé (mai) et à l'Ardéchoise Vélo Marathon (juin) sont parties dans la semaine. Va falloir poursuivre l'entrainement d'ici là.
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