5 aout 2018 - Beaufortain caniculaire
126km en 6h22, D+ 3617m, coef 2.85
Météo: soleil, canicule
Profitant d'un passage rapide en Isère pour déposer le fiston chez ses grands parents, je fais 'un détour' sur le chemin du retour vers Genève. Crochet pour Albertville, où je gare la voiture comme je l'ai deja fait à proximité directe de la halle olympique. Il est peu après 9h et il fait deja 25°. Objectif du jour, faire une portion de l'étape du Tour de cette année, via le Signal de Bisanne et le Cormet de Roselend par le col du Pré. Ca sera ma troisième fois au Cormet de Roselend, qui est réellement l'un de mes cols préférés des Alpes. Ca sera par contre ma toute première fois au Signal de Bisanne. Go !
L'approche de Villard sur Doron, où débutera la longue ascension vers le Signal de Bisanne, est un peu ennuyeuse, à cause d'un trafic auto assez soutenu. Pour s'extraire d'Albertville, il faut en plus passer une petite montée de 3km qui fait que le différentiel de vitesse avec les voitures qui me doublent est inconfortable. Enfin... je fais avec. Arrivé à Villard sur Doron, je tourne à gauche et vais taper direct dans la pente... c'est une bonne grosse montée qui m'attend !
14.5km à 8.5% de moyenne, c'est du très costaud même. On parle ici de l'une des plus difficiles montée des Alpes françaises du nord. Bon, moi je suis frais physiquement, donc je grimpe sans me prendre la tête, et dans un premier temps ça passe super bien.
Il fait chaud, quand même... heureusement que la première moitié bénéficie de beaucoup de passages en sous bois qui permettent d'éviter la 'double peine' (chaleur sur la tête, refletée par le bitume). Je double un cycliste, puis un autre. Je n'en reverrais pas un avant la station de Bisanne 1500.
J'ai beaucoup aimé le passage avec des épingles resserrées, qui permettent de profiter d'une vue dégagée sur le versant opposé, et sur Beaufort en contrebas (j'y passerais tout à l'heure... deux fois).
La pente est relativement régulière, et le bitume est globalement bon. Je profite des écritures à la peinture laissées par les fans du Tour de France à l'intention des coureurs professionnels. Ca met toujours un peu de piquant en plus de voir ça (même si en l'occurence, je n'ai pas regardé cette étape à la télé).
Après la station Bisanne 1500, c'est là que les choses se corsent pour moi. Plusieurs passages à 10% qui font très mal aux pattes. Puis la chaleur qui commence à m'écraser... je bois dejà beaucoup pour m'assurer de rester hors des clous du 'coup de chaud' qui guette...
A enfin, voici le virage à gauche - ici, si on prend tout droit on retombe en quelques kilomètres de descente sur les Saisies, mais auparavant je prends à gauche pour aller chercher le Signal de Bisanne, perché litérallement au sommet de la montagne, au niveau de l'arrivée des remontées mécaniques...
Encore environ 1.5km depuis ce virage pour atteindre le Signal de Bisanne, par une toute petite route où les voitures peuvent à peine se croiser. Il y a pas mal de randonneurs dans le coin, et des familles qui vont prendre le repas de midi au restautant panoramique du sommet. La pente ne lâche rien, toujours autour de 9-10%... et au bout d'1h05 d'efforts depuis Villard, me voici à presque 1900m d'altitude. La vue à 360° est époustouflante... ça valait le coup de monter ici !
Me reste à faire demi-tour, redescendre à l'intersection mentionnée ci-dessus, et retomber sur les Saisies. Plusieurs hésitations ici pour aller chercher le véritable emplacement du col des Saisies, sur un chemin gravillonnée en mauvais état. J'étais dejà passé au col des Saisies il y a des années avec David & Franco, mais jamais au niveau "réel" du col. Je célèbre l'occasion en pensant à mes deux potes, tout en avalant un sandwich.
Puis demi-tour, je peux de nouveau pousser le vélo puis remonter en selle une fois sur l'asphalte. Depuis le sommet sur la route principale, je vais grimper quoi, 2km environ, pour aller chercher le col de la Lézette, un peu au-dessus. Pour ça, prendre à droite de la route (dans le sens les Saisies-Flumet), passer au-dessus du bike park, à gauche des chateaux gonflables et du site de tir à l'arc, sous la luge d'été... si si, c'est un vrai parc d'animation ici l'été !!! Les VTTistes 'familiaux' sont d'ailleurs nombreux également... Alors que je le double,l'un d'eux me lance un gentil 'et en plus tu n'as même pas d'assistance électrique' !... je lui retourne que j'ai par contre des pneus fins, ce qui fait forcément avancer plus vite... il rigole et je poursuis mon chemin.
Demi-tour au sommet, au niveau du panneau col de la Lézette (altitude 1786m), il n'y a pas vraiment de point de vue ici. De retour aux Saisies, je peux m'engouffrer dans la descente sur Hauteluce.
Beaucoup de bikepackers avec leur sacoche Apidura ici... ouah... des costauds qui doivent se faire la traversée des Grandes Alpes en 3-4 jours... ça fait rêver ! J'essaie d'engager la conversatione en doublant un duo après Hauteluce, où j'ai rempli mes bidons... mais ils ne parlent pas anglais ni français, et moi absolument pas italien... alors je repars devant.
Beaufort ! Je traverse le village et prends à gauche sur la route d'Arêches. C'est parti pour une montée de foliiiiie ! Le col du Pré, je l'avais grimpé avec Vincent et Cricri il y a quelques années... et je sais qu'il arrache bien la gueule et les jambes celui là. Surtout qu'avec 34° au compteur en bas, je vais prendre chaud au cabochon.
Dès le début, ça grimpe assez fort. Bitume fondu par endroits, ça pose le décor. Au bout de 4km je dois faire une pause car l'un de mes porte bidons s'est dévissé et le bidon se trimballe de gauche à droite en faisant un vacarme pas possible... je choisis le lieu de ma pause 'minute' stratégiquement, au bord d'une fontaine où je peux m'asperger d'eau. Puis je repars.
A partir d'Arêches, attention les yeux, attention les guibolles... ça envoie du paté. Le coin est paradisiaque, c'est d'une verdure et d'une verticalité à couper le souffle. Et la verticalité... on la ressent sur le bitume aussi, ça grimpe de manière soutenue. Les lacets s'enchainent. Encore une mini pause pour aider un cyclo en rade à retrouver les boulons qui se sont dévissés de son plateau, éparpillés sur la route... c'est mal barré pour lui.
Quelques voitures et motos, mais globalement on est au calme. Je repars en mode gestion... C'est qu'avec cette chaleur, c'est difficile de faire autrement ! Je dois en plus essayer d'économiser un peu mon second bidon d'eau... à chaque fois que j'ai grimpé le Cormet de Roselend je me suis retrouvé en rade...
A 2km du col du Pré, je suis un peu vidé, assommé par la chaleur... l'avant-dernière pancarte à 2km du sommet indique un kilomètre à 10.7% de moyenne... ça use, ça use les souliers.
Heureusement après le col, ça replate et ça redescend... c'est ici le meilleur point de vue sur le lac et le barrage de Roselend.... des couleurs bleu-turquoises, des montagnes à 360°, un calme génialissime malgré la petite auberge qui sert à boire à des dizaines de motards...
Redescente sur la route puis franchissement du barrage... ouahou que je suis content d'être ici... c'est beau. La remontée au col du Méraillet se fait en deux passages particulièrement courts et pentus... ça fait mal aux jambes après ce que je viens d'encaisser. Puis encore une auberge sur ma droite, qui surplombe le lac. Depuis ici, compter environ 6km jusqu'au Cormet de Roselend. Mais plus on avance, moins ça monte, et ça c'est cool ! Beaucoup de cyclistes ici, et également de voitures garées le long de la route pour aller profiter du lac.
Je ferais une courte pause pour remplir les bidons après les petites gorges, il y a un café avec une fontaine indiquée 'eau non controlée', mais elle semble claire et propre... et je ne suis visiblement pas le seul à y boire. A noter car c'est la troisième fois que je passe ici, et c'est la toute première fois que je vois cette fontaine ouverte.
Encore 2 courts kilomètres, une arrivée en faux plat avec du vent qui m'aide à me rafraichir, et enfin voici le Cormet de Roselend ! Wahou !
Photo, une barre de céréales avalée, je ne traine pas car l'heure tourne et surtout le ciel se couvre de quelques nuages gris.
Je repars dans la descente en prenant quelques photos. Au col du Méraillet, je prends à droite pour descendre sur Beaufort par la route principale. Descente ennuyeuse car 100% coincée derrière des voitures. Je prends 10 minutes de pluie très fine, qui rafraichit à peine.
A Beaufort, gros vent de face qui me ralentit. De nouveau, il fait 35° en bas.... c'est dur. Je continue à boire. Descente des petites gorges en sens inverse à ce matin et retour par Albertville.
Une journée bien rentabilisée ! Qui se terminera malheureusement dans de gros bouchons le long du lac d'Annecy...