16 mai 2017 - Crème de Vercors
101km en 4h50, D+ 2338m, coef 2.3
Météo: soleil, chaleur
Col de la Machine, col Carri, col de la Bataille, forêt de Lente... des coins de pur bonheur à absolument faire en vélo. Pour nombreux d'entre eux, je n'y suis plus allé depuis 3-4 ans. A commencer par le sublimissime col de la Machine, et sa Combe Laval, pour moi sans aucun doute la plus belle route du Vercors. Celle-ci, je ne crois plus y être retourné depuis cette sortie de 2014 où j'avais voulu faire découvrir les lieux à Toinou.
Le col de la Bataille, qui sera aujourd'hui la dernière difficulté du jour, c'est encore pire: je n'y suis plus allé depuis 2012 (au cours d'une sortie digne des plus belles, avec Toinou & David).
Pourquoi est-ce que mentionne tout ça ? Simplement pour dire que ces coins, qui sont à n'en pas douter mes coins préférés où faire du vélo, me manquent beaucoup ! Et donc, que je me lèche les babines d'avance, ce matin en partant de St Nazaire en Royans, pour aller chercher St Jean en Royans et immédiatement taper les premières (rudes !) pentes du col de la Machine.
Les pentes sont rarement inférieures à 7% jusqu'au col Gaudissart, où la route sorte de la forêt, 'replate' très légèrement. La bifurcation avec le col de l'Echarasson (ça serait à droite) passée, la route prend un dernier virage à droite, puis paf, voilà la Combe Laval.
MAGIQUE.
Ca se passe de commentaires...
Après le premier passage en encorbellement (lequel est quasi plat), la route reprend de la pente, dans la forêt, avec quelques falaises au-dessus de ma tête.
Puis voici les tunnels de la fin, annonciateurs du col de la Machine à proprement parler, au niveau de l'auberge. J'en profite pour remplir les bidons d'eau à la fontaine du col, et finir l'ascension tout doucement. Cette première montée était de loin la plus longue et la plus exigeante de la journée. Mais il en reste.
J'embranche plus loin à gauche, dans la forêt de Lente. La pente est douce, irrégulière. Le bitume n'est pas mauvais. La route joue au chat et à la souris avec le soleil et les arbres. Cette forêt de Lente, je ne peux plus la traverser sans me rappeler de cette sortie épique en 2011 où j'avais très mal prévu le timing de ma sortie, et où j'avais descendu la forêt et la Machine alors que le soleil déclinait déjà... et qu'il me restait plus d'1h30 de plaine pour rallier l'Albenc... à une époque où je n'avais qu'un maigre éclairage avant MANUEL. N'empêche... là haut, j'étais le roi du monde !
Voici le col Carri. Pas besoin de pause, je file dans la descente, avec vue à couper le souffle sur les montagnes et la Chapelle en Vercors, lôvée en contrebas.
Mais je n'irais pas jusque là, puisqu'à l'embranchement je tourne à droite pour grimper au col de Proncel. Celui-là, je ne l'avais jamais grimpé dans ce sens.
Les jambes sont lourdes d'hier, et il fait très chaud. Je rame un peu... la fatigue s'installe. En plus, un bon petit vent de sud me cueille sur les hauteurs, lorsque j'atteins le plateau de Vassieux en Vercors.
Arrivé aux portes de Vassieux, je tourne à droite pour aller chercher le col de la Chau. Ce col-mà, je ne l'ai jamais bien passé. Il faut dire qu'il est très exposé au cagnard, et qu'il grimpe fort, surtout en bas, juste après avoir tourné devant la nécropole de la résistance.
C'est la première fois cette saison, mais je souffre vraiment de la chaleur. Argh. Passé devant le musée de la résistance puis le col de la Chau, la route entre dans les bois et perd un peu de sa pente. Elle serpente sans arrête, ce qui a un double effet. D'un côté, ça a l'avantage de rendre ma pénible progression plus ludique. D'un autre côté, ça donne aussi un peu l'impression que ça ne finira jamais !
Alors je décide de faire la pause sandwich là, à la première table de pique nique rencontrée. Elle est à l'ombre d'un arbre, juste le long de la route, c'est idéal.
Un sandwich plus tard, je remonte en selle et réalise que Chaud Clapier, le sommet (et sa station de sports d'hiver) se trouvait à 750m seulement !
Je me fais bouffer par un groupe de cyclos qui se tirent la bourre sur la fin de la descente, peu avant de bifurquer sur la courte remontée via le col de Taillebourse et le col de la Portette.
Ca redescend ensuite un petit coup. La route forme un Y, que j'atteins par sa branche gauche. A droite, la redescente vers le tunnel du Pionnier et le col de la Croix. En face, la longue montée vers le col de la Bataille. Je file tout droit, repasse sur le petit plateau, et prend mon mal en patience sur cette montée d'abord rectiligne.
La fin de l'ascension, sur plusieurs kilomètres, présente de sérieuses descentes et remontées, avec toujours un magnifique panorama sur ma droite.
Après le pas de Logue, voici enfin les falaises sur ma gauche en montant... je suis à 2.5km du sommet ! Et bizarrement, malgré les hordes de moucherons qui s'attaquent à moi (et la pente), je parviens au sommet, à tout petit rythme... je ne dirais pas que j'ai survolé ce col, mais finalement je m'en faisais tellement une montagne mentalement que... c'est passé.
Une fois le col de la Bataille atteint, le tunnel du sommet franchi, c'est gagné. Le plus dur est derrière moi ; il ne me reste plus qu'à me laisser glisser jusqu'à Léoncel, où je vais remplir mes bidons d'eau (WC publics), puis ensuite je glisse direction Oriol en Royans.
Courte pause quelques dizaines de minutes de descente plus loin, au niveau de la 'cabane à chiens'. Laquelle marque la base de la très anonyme (mais tout autant difficile) montée de Musan. Je n'y suis plus retourné non plus depuis 2011, j'ai une envie folle d'y aller... mais les jambes vont me faire prendre raison. Je tente bien de m'y embarquer, mais après 30 mètres de grimpée, je réalise que ce n'est pas faisable, pas raisonnable, surtout vu la chaleur qui s'est installée.
Il me faudra revenir !
Poursuite de la descente, bosse du col de Panavare. Redescente en à-coups jusqu'à St Nazaire, puisqu'il me restera la toujours coriace montée de Rochechinard, sous un cagnard pas possible.
Terminus à St Nazaire. Demain, j'ai prévu une belle sortie en Chartreuse avec Franco... mais la question est de savoir si les jambes vont bien vouloir !