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25 Jun

23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise

Publié par cestdurlevelo  - Catégories :  #Ardéchoise, #Ardéchoise Vélo Marathon, #AVM, #Col du Buisson, #Ardèche, #Saint Félicien, #Col de Mézilhac, #Col d'Ayzac, #Col de la Barricaude, #Sagnes et Goudoulet, #Saint Agrève, #Lalouvesc, #St Martin de Valamas

278km en 10h55, D+ 5300m, coef 1.9

  • 25.4km/h de moyenne
  • 7min de pauses cumulées

Météo: soleil, gros vent de nord, chaleur tempérée par le zef

23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise

Sixième fois que je viens sur les terres de la plus grande course cyclosportive d'Europe, l'Ardéchoise. Cinquième fois que je pars sur le plus long parcours à la journée, la désormais célèbre Ardéchoise Vélo Marathon (AVM). Avec peu d'entrainement à mon actif depuis un mois, je n'ai comme acquis guère que mon expérience, certes très positive, du BRM 300 CCK d'il y a un mois, car depuis, j'ai "chomé".

Partir en funambule sur l'AVM... il s'agit de marcher sur un fil, toujours pousser l'effort "au maximum de ce que je serais capable de tenir à la journée". Et c'est vraiment pas simple de faire le funambule. Car il faut souvent relancer, 'soutenir' le rythme, ne pas se laisser aller à cueillir des fleurs sur le bord de la route... mais attention à ne pas basculer dans la zone rouge, car alors c'est l'explosion de moteur assurée, et pour s'en remettre, en général il faut soit faire une pause, soit lever le pied une demi heure ou une heure. Ce qui veut dire, dans les deux cas, abandonner l'idée de faire un temps...

23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise
23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise

Dans le sas spécial 'AVM', qui nous donne 10min d'avance sur l'heure de départ des cadors du peloton, je retrouve Yann, Jacques, Gilles... Lionel aussi, que je n'attendais pas !

L'excitation est présente, même très présente. Une petite angoisse de se savoir bientôt confronté à mes démons en selle... 'le vélo c'est un sport de combat'. Mais cette angoisse est largement équilibrée par le plaisir de revoir les potes, de se préparer à traverser des paysages de folie, et l'envie de me tester une nouvelle fois sur un parcours que je connais par cœur désormais.

A peine le temps de discuter avec tout le monde et c'est dejà le départ. Clic-clac les cales automatiques se clipsent sur les pédales. Bip-bip chacun met le compteur en route... j'en profite pour filmer un peu le départ comme à mon habitude.

Le grand débat de la semaine, engagé avec Yann, c'est à savoir si je peux m'accrocher un moment à l'un des groupes de 'bons cyclistes' de l'AVM, pour profiter de l'effet de groupe, et non de me laisser vivre au fond du paquet et donc de devoir lutter contre le vent seul.

Le vent, parlons-en vite fait: gros vent de nord. Il va nous gêner un paquet aujourd'hui, notamment sur les hauts-plateaux, du côté du Gerbier de Jonc. Donc je m'accroche aux roues, et en quelques minutes je sens que ça tourne pas mal ; je suis encore dans le groupe de Yann et Gilles, et l'effort ne me parait pas plus méchant que ça. Je fais le signe 'je te vois' avec les doigts et les yeux à Yann en le doublant, pour plaisanter du fait que pour le moment, je suis encore dans son groupe. Je me contredis par la même occasion, puisque j'avais dit vouloir partir à mon rythme...

Un coup devant, un coup derrière, le groupe s'étire et un bloc de peut être 8 unités se forme doucement. On passe les photographes de l'évènement, puis bientôt nous voilà au col du Buisson. Sur la route des crêtes, c'est très roulant, en plus avec le vent de dos. L'un des 8 éléments du groupe crie et s'énerve sans arrêt que les relais ne se mettent pas en place. J'ai l'impression d'être sur le Tour de France - non mais sérieux, on part pour 278 kilomètres, laisse moi vivre un peu ! Peu à peu ça prend forme... un peu... pas plus que ça, mais j'ai mis la main à la patte et bientôt on s'élance dans la descente sur Lamastre.

23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise

Coincé en fond de groupe, je n'ose pas trop doubler, ça roule vite quand même... mais je sais perdre du temps, ça ne descend pas aussi vite que je le souhaiterais. Or, dans cette course contre mon temps de référence de 2016, chaque minute compte ! Et des minutes, on en gagne ou on en perd, même en descente.

Lamastre, il y a toujours du monde au bord de la route et des guirlandes au-dessus des têtes. Puis après le virage à droite, plus un chat. Je relance tout de suite, je suis pas venu pour me la couler douce. Rapidement, Lionel est avec moi. Yann, pas vu. Mais ça reviendra doucement. Et le groupe se reforme. Et ça tourne un peu devant. Pas mal ce départ, je suis content d'avoir basculé avec eux, car maintenant j'ai toute la remontée au col des Nonnières, en faux-plat, où je vais pouvoir profiter des roues.

Toujours pas de signes du peloton des cadors, qui eux partent sur des parcours moins longs. C'est bien la première fois que je franchis les Nonnières sans les avoir vus ! Preuve là encore d'un meilleur départ qu'à mon habitude. Mais les jambes tirent, je sais que je tire des cartouches pour m'accrocher à ces cyclistes d'un meilleur niveau que moi.

23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise

Descente sur le Cheylard, je suis en tête du groupe pour descendre après avoir immédiatement relancé depuis le haut, pour ne pas me retrouver encore coincé dans les roues en descente.

Sur le plat, ça ne roule même plus si vite que ça, du moins c'est mon impression. Au bout de quelques kilomètres, les motos et la voiture ouvreuse nous doublent, voilà les costauds ! Je m'accroche dans ce beau peloton, et j'essaie de rester au milieu pour profiter au mieux de l'aspiration. Et là, pas de secret... on roule à 28-30 km/h et je ne suis pas encore à fond. Yesssss. Ca valait le coup de me démener au début pour profiter de "l'effet tracteur" ici. Bon forcément, en approchant de Sardige et du 'vrai' début de la montée de Mézilhac,je me retrouve tout au fond. J'ai vu Patrick, Lionel et Yann pas si loin devant pendant longtemps, mais ça y est, Lionel et moi décrochons, et le peloton part au devant. Sans regret, j'ai tenu jusqu'à Sardigues, c'est au-delà de mes espérances. Maintenant, j'entre dans ma course solo - une AVM on la fait souvent seul, car il est difficile de trouver des copains qui ont le même rythme que soi...

23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise

Yann me fait 'coucou' de la main en rigolant lorsqu'il passe juste au-dessus de ma tête à l'épingle à droite. C'est peu après que Lionel me rattrape, je le pensais dejà devant. Finalement on va finir toute cette montée ensemble. On relance sur les 2 derniers kilomètres, très roulants, et on se co-annonce une pause pour remplir les bidons d'eau. Je repars avec quelques secondes d'avance sur Lionel, je lui crie qu'il me rattrapera plus loin...

... et non. Je ne le reverrais qu'à l'arrivée, puisqu'il se prendra un gros coup de bambou peu après et finira à son rythme. Ca ne pardonne pas le vélo :(

23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise

Descente vers Antraigues. La plus longue de la journée, pas la plus technique, mais ça tournicote bien quand même, et on prend de la vitesse, alors prudence. Mais je relance, je double, je n'hésite pas à envoyer du paté pour là encore gagner quelques secondes 'faciles'. A Antraigues, on tourne à droite et ça remonte immédiatement, assez fort, vers le col d'Aizac. 3km de montée, mais la pente est assez sérieuse, et il y a un bout vent de face au début. Immédiatement je mouline, je roule 'petit'. Sur ces pentes là, je ne suis pas très bon alors mieux vaut limiter la casse, ne pas trop bruler de forces, pour pouvoir envoyer après et rattraper le temps perdu.

Mézilhac

Mézilhac

Aizac, un peu de replat où j'ai du mal à remettre du rythme, et ensuite c'est le col de Moucheyres. C'est toujours ici que je fais un petit point de situation sur ma course, mentalement. Et j'en profite chaque année pour manger le seul petit sandwich emporté dans les poches du maillot. Là, le roll viande des grisons + kiri que Brigitte m'a préparé, je ne le mangerais que plus tard car j'ai fait l'effort de manger et boire plus que de normale, pour être sur de ne pas avoir de déficience de ce point de vue là.

Col de Moucheyres, m'y voilà. Je n'ai pas super bien roulé a priori mais peu importe, c'est ce qui suit qui compte le plus: la descente technique et dangereuse sur Burzet, suivie de la longue remontée de la Barricaude.

23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise

Il fait chaud à Burzet. Ce que je ne sais pas encore, en passant sur ce premier 'tapis' qui prend le temps de passage de la puce des participants, c'est que j'ai dejà 6'17min d'avance sur mon temps record ici. J'ai fait 104km et 1860m de dénivelé pour le moment... à plus de 30km/h de moyenne. On appelle ça l'effet Ardéchoise !

23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise

Allez hop, je mets immédiatement sur le petit plateau, et j'essaie de trouver un rythme qui convient. Au bout de 5min de grimpée, je me retrouve pour essayer de trouver Lionel derrière moi... toujours rien.

Il fait chaud et le vent de face m'use un peu. Heureusement plus haut, la route va contourner un promontoir sur la montagne, ce qui m'épargne du vent un moment. Puis après un méchant ressaut de pente, la chaussée pénètre dans la forêt, ce qui annule grandement l'effet ralentisseur de la bise.

Je me fais doubler par quelques cyclos clairsemés, mais je ne double personne. Sur le dernier tiers de la montée, deux cyclos me doublent. L'un va s'envoler devant alors que l'autre, de la Team Vercors, va caler pas loin devant, et je finirais par le reprendre jusque au niveau du sommet. Malheureusement il relance sur les 3km menant à Sagnes et Goudoulet, et le seul mec qui a mon rythme est derrière moi, et ne semble pas décider à passer devant. Je me débats donc seul contre un gros vent de face, pour arriver à mon ravito préféré sur l'AVM chaque année.

23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise

Hop les bénévoles me remplissent des gourdes pendant que je mets deux cakes dans mes poches. Grosse claque dans le dos: je suis surpris de retrouver ici Jean Luc, avec qui j'avais fait le chouette BRM 300 CCK récemment ! Quel plaisir de le revoir là. Plus loin il me rattrapera et on roule de concert jusqu'au sommet, au Gerbier de Jonc. Il termine le dernier 1.5km devant pour m'aider, trop sympa. Arrivé au sommet, il bascule sur le parcours de 220km, alors que moi je pars dans la solitude sur la gauche - ciao l'ami !

23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise

Petit coup d'oeil au compteur: il est 12h19 ! J'ai donc respectivement 8min d'avance sur mon temps de 2016, 19min d'avance sur celui de 2015 et 22min d'avance sur celui de 2017 ! Ca me met une banane d'enfer, alors je me reprend un petit gateau, je bois deux gorgées d'eau, puis mains en bas du guidon et j'essaie de tenir le rythme. Le vent est bien gênant sur les sommets, mais au bout de 5 bornes on se retrouve abrité. Le cyclo bleu du Team Vercors me reprend, et on discute 2min avant qu'il ne reparte devant. Ca sera un long jeu du chat et de la souris avec lui, qui roulera décidemment toujours trop vite pour moi sur le plat, et qui ne parviendra pas toujours à prendre ma route en montée.

23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise

On arrive aux Estables ensemble. Second tapis de temps intermédiaire: ici j'ai 8'02min d'avance sur mon temps de 2016. La remontée sur le col de la Croix des Boutières m'est toujours difficile: elle est toute rectiligne, bien que pas si pentue que ça. Alors j'ai l'impression de ramer. Le manque de vent se fait sentir: j'ai trop chaud ! Alors je m'applique à bien boire.

Après avoir basculé, j'entre dans la zone des sucs d'Ardèche, ces petits monts pointus tout en caillasse. C'est le  coin le plus beau du parcours, et j'en profite. Mais j'en profite prudemment car cette descente est dangereuse, la route étant par moments cabossée.

Derrière, c'est la seule partie du parcours que je continue à "mélanger" dans ma tête, c'est une multitude de virages, de portions montantes courtes et descendantes courtes aussi... tout ça en faisant gaffe car le bitume fond ! Et pas qu'un peu...

23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise

Petit coup de cul et voilà le col de la Scie. Là encore, la descente je la fais en mode 'course', en cherchant les trajectoires optimales, et en limitant l'usage des freins, mais en faisant gaffe, j'ai surtout peur des gravillons que je ne vois pas forcément à travers le lunettes de soleil.

Montée au col du Viallard. Elle me parait plus facile que d'habitude, et je me précipite sur le ravito. Un remplissage de gourde d'isostar, quelques petits abricots secs, une banane; deux autres cakes dans les poches et je file !

Quelques bornes de descente et un peu de faux plat montant à proximité de l'éolienne qui annonce le village de St Clément: ici encore une belle descente à venir. Bien casse-gueule, faut faire gaffe. Là encore le funambule reprend les commandes de mon cerveau: rouler vite, mais rouler bien. A aucun moment de la journée je n'aurais eu l'impression de me mettre en danger. Je reprends 3 cyclistes dans la descente et à la Chapelle de Chanéac je prends à droite: direction le col de l'Ardéchoise. C'est le juge de paix de la seconde moitié du parcours de l'AVM.

23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise
23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise

Il fait toujours très chaud ici. Le bitume fond, comme chaque année; et surtout après le contrôle de Chanéac (où je passe avec 11'53min d'avance sur mon temps de 2016), la pente va bientôt se cabrer. J'ai en plus la mauvaise idée de vouloir intervertir mes bidons d'eau sur les porte-bidons du vélo. Celui que je tiens entre les dents m'échappe et va s'éclater en deux sur la chaussée. Argh. Je dois m'arrêter, le prendre au sol. Ouah il a vraiment cassé en deux... du coup je me dépêche de boire le reste avant que tout ne s'échappe. Je le remets sur le vélo et repars.

Je m'en veux un peu, c'était stupide... et maintenant je vais devoir faire les derniers 95km avec une seule bouteille... ça risque de me forcer à faire plus de pauses.

J'ai l'impression d'être à l'agonie, de 'subir' la pente, pour la première fois de la journée. Et pourtant là encore les stats me donneront tort, puisque je mettrais 1min de moins sur cette montée qu'en 2016, malgré les 30s de pauses 'accident bidon'.

Sur le sommet, je rattrape le cyclo en bleu. On se fait un sourire avec un mot pour rire en passant, comme à chaque fois aujourd'hui... ça à l'air d'un mec bien sympa ! Dommage qu'on n'arrive pas à se caler...

Descente sur Borée; je jette mon bidon cassé dans une poubelle, remplis l'autre, mange une tartine, et je file dans la descente. Elle va bien vite celle-là car elle est rectiligne. Puis ça se transforme en long faux-plat rectiligne là encore, pendant 10km jusqu'à St Martin de Valamas. Ici, je perds toujours du temps car je suis irrémédiablement seul, et trop cramé pour envoyer du paté. Cette année ne fera pas exception ! Le cyclo bleu me reprend et repart devant après que j'ai pu profiter quand même d'un relais, c'est toujours ça de pris.

21'43min d'avance sur mon temps de 2016, c'est tout bon ! Je ne le connais pas encore, ce temps, mais je sais que je suis bien. Et surtout, en 2016 j'avais du m'arrêter un moment pour secourir un blessé en bord de route, là je peux continuer à mon rythme, et donc en passant le virage où il avait chuté, que je reconnais chaque année, je 'gagne' plus de 10min sur mon meilleurs temps. Tout bénef.

Allez, il me reste le tryptique classique de fin d'AVM: les 15km de montée roulante sur St Agrève, les 3.5km de montée sur Rochepaule, et les 8km de montée sur Lalouvesc. Go go go.

Je mouline avec peu de force mais une belle fréquence de pédalage. Et c'est comme ça, tout au cours de la journée, que je semblais le mieux avancer. Je double pas mal de monde, surtout les cyclos égarés en fin de parcours, qui ont eu les yeux plus gros que le ventre sur leur parcours emprunté, et qui sont complètement épuisés.

A St Julien, environ à mi-ascension, pour la première fois ici je fais la pause pour remplir mon seul bidon. Ca me permettra de ne pas m'arrêter au ravito de St Agrève, qui oblige à faire un gros détour et fait perdre de précieuses minutes. Le bidon est rempli rapidement, je peux repartir. Le cyclo bleu m'a redoublé à l'occase, et je le double une dernière fois quelques kilomètres plus haut ; je ne le reverrais plus.

23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise

La fin de cette ascension m'est difficile, je suis obligé de mettre un petit braquet de rien du tout, je me sens cuit. Mais je finirais pas arriver en haut. Sur les hauts de St Agrève et après le col de Clavière, un autre concurrent qui s'appelle aussi 'Baptiste' roule avec moi. Quelques échanges qui font du bien à la tête, puis il se laisse décrocher. Descente rapide et technique, avec celle de Rochepaule qui suivra plus loin, c'est ma préférée. Il faut vraiment 'piloter', et je prends mon pied.

Allez Rochepaule a toujours été une bonne montée pour moi, 3.5km ça passe en serrant les dents en mettant le cardio haut pour compenser le manque de jambes. Mais non, pas cette année... je lutte un peu et je fais avec les moyens du bord. Je suis bien loin de mon temps de 2015 pour atteindre le village là haut, mais j'y arrive quand même. Une dernière fois je fais remplir un bidon, et je pars dans la descente. Ca double, ça double, et me voilà au pied de la dernière montée du jour avant d'avoir pu dire 'ouf'.

23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise
23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise

8km de grimpée, c'est pentu au début et très roulant, voir plat, à la fin. Je gère à ma main, j'ai du mal à rouler de manière optimisée, je suis trop contraint par la douleur aux jambes et le cardio coincé. A 2km du sommet, je relance, et continue de doubler des paquets de cyclos. Le petit toboggan à l'entrée de Lalouvesc me met le sourire, c'est comme si j'étais arrivé ! Alors je relance dans le village et fonce vers l'intersection après une descente, d'où je vais pouvoir rejoindre la route des crêtes.

23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise
23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise23 juin 2018 - En mode 'funambule' sur l'Ardéchoise

Au début ça descend, puis vent de dos, c'est plus plat par la suite. Un autre cyclo tout de bleu vêtu, un certain Régis de par son dossard, m'aide avec un superbe relais, alors je lui rends ce petit service en me mettant aussi à mon tour devant et en envoyant tout ce qu'il me reste de watts.

Un troisième larron se joint au mouvement plus loin, mais lui c'est un grincheux donneur de leçons. Notamment il double des cyclos par la droite en menant notre trio infernal, mais s'offusque que je le double par la droite à mon tour. Bref. Il mettra un gros relais sur le dernier replat, et je termine dans sa roue, avec des jambes bien cuites et un cardio au maximum. Mais voilà, j'ai bouclé ma 4ème AVM, et j'explose mon temps perso de 27'39min !

Et le mieux, c'est en plus que pour la première fois, je n'ai pas terminé avec les jambes absolument carbonisées. Puis ensuite c'est resto au camping avec toute la troupe, à refaire le monde et la journée... chacun a bien tourné, notamment Yann sur une belle AVM où il me met encore 30min, Brigitte qui gagne sa catégorie sur le parcours de 180km, Valex & Cricri qui ont tourné ensemble comme un vieux couple, Pierre & Valérie qui ont fait une belle journée aussi, et une semaine vélo entière bien remplie. Et j'en oublie, et des meilleures. Belle cuvée 2018 !

Décidemment, ce jeu de funambule me plait de plus en plus !

Conclusion

  • Classé 36ème sur 114 finishers de cette AVM (et 14ème de ma catégorie), au-delà de mes espérances. Même si c'est plus le fait d'améliorer mon propre temps qui me fait plaisir.
  • Une belle AVM encore pour Yann avec 20min d'avance sur moi. Tu vois Yann qu'on pouvait pas la faire ensemble !
  • Quelques douleurs aux rotules en fin de journée, mais le lendemain plus rien. Ouf. Les courbatures sont encore présentes 24h après.
  • La 'fraicheur' liée au fait que j'ai peu pédalé semble avoir permis de m'améliorer. Bizarre quand même vu le peu d'entrainement que j'ai cette année.
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B
Salut Baptiste ! Wouahhhh, TOTAL RESPECT MAN ! Quand je compare mon temps en 2015 sur le parcours 220, 12h31 (hors pauses), c'est hallucinant ! Es-tu humain ? De quelle planète viens-tu ? LOL ! En tout cas, merveilleux récit (et en plus, tu trouves le temps de faire des photos et vidéos, dingue !), qui me donne envie de m'y remettre un jour pour prendre ma revanche (sur le 220, pas l'AVM !).
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C
Merci Joris ! Oui, j'ai beaucoup progressé ces quelques dernières années... avec des hauts et des bas. La saison 2017 était 'bof' par exemple. La saison 2018 me parait un peu pareil, mais visiblement le repos pays lorsqu'on a enfin l'occasion de s'exprimer. Oui, tu devrais revenir sur le parcours de l'Ardéchoise en 2019 ! En essayant de mieux gérer les choses, notamment il me semble que tu n'avais presque pas dormi la veille au soir? En tout cas ça vaut le détour. C'est dur bien sur, mais... c'est tellement chouette....
L
Bravo Baptiste ! Sacrée moyenne au regard des difficultés, plus élevée qu BRM 300 avec un D+ équivalent pour une distance moindre. Effet peloton ? Etat de grâce ? Les 2 ? Magnifique en tout cas et sympa de retrouver ton pote comme en Suisse ! Question "cestdurlevélo" je te suggère l'Alsacienne, un parcours qui tue aussi ... Amicalement :)
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C
Salut Lionel. Effet peloton, c'est clair. Effet 'course' aussi, et surtout, à savoir que j'ai vraiment tout donné, dès la première montée fallait mettre les watts pour suivre. Des descentes toutes faites en prenant de belles trajectoires propres. Je viens de commencer à lire ton CR sur l'Alsacienne, ça a l'air méga costaud aussi ! Wahou le ratio !!!
G
et bien, du grand Baptiste là... sur le vélo, mais aussi dans le récit, la vidéo, les photos... quelle progression d'année en année, tout en ayant une vie à côté, bravo champion
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C
Merci Gégé. J'ai de plus en plus l'impression que l'age m'aide. Sans rigoler. On dit souvent que pour la longue distance, on est meilleurs à 40 ans qu'à 30. Dejà, j'ai acquis pas mal d'expérience sur des 200-300km ou plus... en tout cas, je crois que ça se lit....j'ai pris mon pied !
G
Que de chemins parcouru depuit notre semi echec de 2012 , bravo mec , et comme quoi il n'est pas nécessaire de borner comme un dingue pour faire l'avm .
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C
Oh oui, j'ai bien progressé depuis 2014 ! J'ai progressé sur de nombreux aspects. L'un d'eux, à ne pas négliger: pouvoir rouler vite par moments, pour suivre les bonnes roues. Quand je pense à la montée du Buisson que j'ai faite, pour rester dans le groupe, j'aurais jamais fait ça il y a quelques années. OUI il faut savoir épargner ses réserves, mais il faut aussi savoir 'oser' se faire mal et ne pas faire QUE de la gestion. Au plaisir de te revoir ! Et inutile de te le mentionner j'imagine, mais au cas ou: j'ai une nouvelle fois pensé à toi au col des Boutières !!! Il y faisait légèrement meilleurs qu'en 2016 ;)

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Cyclotourisme en Rhône Alpes / Suisse