29 septembre - Jamais trop motivé pour un Mont Noir !
55,3kms en 2h34, D+ 1340 coef 2,3
Météo: on fait pas pire ! Ou pas loin...
J'avais prévu une belle ballade à la journée avec Vincent ce dimanche. Bon ok, on a mal choisi notre journée; il faisait relativement beau hier, et un temps épouvantable aujourd'hui ! Les orages viennent du sud, Brigitte me le confirme par message la veille. On annule avec Vincent. N'empêche que je suis à deux pas du Vercors, et que chose rare, j'ai le temps de rouler. Zut.
Bon, vers 9h je me motive quand même, en sachant qu'une fois la maison quittée, l'addition (précipitations) risque d'être corsée; tant pis, j'ai envie de rouler et si je reste à la maison, je vais passer une journée 'bof' à m'en vouloir de pas être parti pédaler.
Et puis y'a aussi ce Mont Noir... col à 1431m d'altitude, point routier le plus haut du Vercors... dans un sens, un peu mon col fétiche, sauf que je n'habite plus trop à portée de roue. Et je n'y suis même pas encore allé cette saison, c'est dingue quand même. Je suis bien passé rendre visite à son petit frère, le Romeyère, à la mi-mars (il y avait encore de la neige sur les bords de la route !).
Allez hop, on pose le cerveau dans le garage, et c'est parti ! Il ne pleut 'même pas' au départ ! Il faudra attendre le début de la grimpette. Non sans être passé auparavant par Bouchetière, l'entrée de Vinay, puis le 'mur' à 17% sous Cognin les Gorges.
Un ptit raidard en passant... ça fait monter le palpitant en prévision de cette longue grimpette vers ce SUPERBE col du Mont Noir !
Une fois Cognin derrière moi, ça commence illico pour cette belle montée du col du Mont Noir via Malleval.
D'ici, y'a plus qu'à trouver le rythme qui me convient. Les premières grosses gouttes tombent alors que j'embranche justement sur le virage à gauche qui me mène à la première rampe sur cette longue ascension (16 bornes de pente régulière, un modèle de régularité). AIE.
Puis arrivé au premier lacet sur la droite, encore bien en dessous de l'entrée des gorges du Nan (ou même de la statue de la vierge là bas), je suis déjà trempé. Bon ben.. soit je fais demi tour illico, et j'ai perdu 30min, ou alors jme bouge le derche et je vais au sommet.
Décision... facile à prendre ! Il ne fait même pas froid ! OK je suis trempé, mais sinon ça va, franchement. Et comme je dis souvent, c'est des conditions idéales pour "l'effort". Le corps n'a aucune chaleur à tempérer, tout ça tourne comme de l'horlogerie fine... de l'horlogerie suisse, bien sur !
Alors c'est sur que niveau confort y'a mieux ! Je ne mets pas de lunettes sinon j'y vois rien. Alors faut se frotter les yeux à l'occasion, ouvrir/refermer le zip du maillot (je suis en court en haut ET en bas, faut il préciser ?!), mais bon. C'est le coût, faible, d'un chouette Mont Noir de fin de saison !
Puis enfin... les gorges du Nan !!! Superbes, comme toujours. Elles sont prises dans le coton, mais peu importe ! Elles m'accueillent en plus avec un bout à l'abris contre la roche, ce qui me permet une courte pause pour mettre l'appareil photo dans un sac plastique; histoire de pas le flinguer... faut dire que niveau pluie, là, je dérouille !
Les gorges du Nan sont vite avalées. Je croise quelques voitures de chasseurs qui ont du couper court à leur expédition meurtrière ce matin, en raison du déluge qui tombe. Merci les gars, c'est trop sympa d'avoir gardé la montagne en mon absence, je prends le relais !
La suite c'est du classique... c'est mon versant préféré de ce beau col qui compte pas moins de 5 itinéraires possibles pour atteindre son sommet. La longue ligne droite après la section de route en parapet... en sous bois, à naviguer entre les feuilles tombées sur la route... c'est l'automne j'vous dis. Un long passage en danseuse pour relâcher le dos et travailler différemment.
La seconde section en parapet, le virage à droite, les quelques lacets en dessous de Malleval. Ici, la pente reprend un peu de pourcentage, mais aujourd'hui mon esprit est trop pris par le déluge que je me coltine pour seulement y songer une demi-seconde !
Puis après Malleval, quelques virages ici et là, une section en sous bois, puis la ressortie dans les champs. Aie, l'exposition à un vent dans le nez me fait passer au 30x24. Mais pas au 30x28, aujourd'hui je n'en aurai pas besoin, faut pas exagérer quand même.
Le Pas du Pré Coquet derrière moi, l'affaire est presque pliée, et je ne reverrai plus âme qui vive jusqu'au sommet. La montagne m'est réservée, et intérieurement je jubile de m'offrir ce beau cadeau de dimanche matin; une belle partie d'effort solo sur des pentes que j'adore. Et puis je sais aussi qu'il faut profiter de cette montée, car la descente sera caillante.
Le carrefour de Patente (photo ci-dessus) est franchi, je prends à gauche. Ca remonte un dernier coup. Arrivé au petit virage de la carrière de pierre, je sais que ça replate. On r'met le plateau de 39 et quelques dents derrière, histoire de garder tout ça un peu sportif (et au chaud, par la même occaze... le compteur indique un petit 8° !).
A gauche à la patte d'oie, j'évite ici un trou, là un tas de feuilles avec petits 'fruits' des arbres, tombés sur la route qui pourraient facilement me faire crever... puis encore un gros caillou ici... la météo commence à prendre ses aises, et bientôt ici ce sera le paradis des skieurs nordiques.
Dernier lacet, à gauche, puis lent virage en douceur sur la droite. Et m'y voilà !!!
Presque mon point culminant du mois de septembre... mais le Marchairuz (Jura suisse) est légèrement supérieur !
Il n'y a plus qu'à faire demi-tour. Je rentre au plus court, c'est à dire via exactement la même descente, puis en passant par St Gervais à la remontée sur l'Albenc.
La douche chaude passe bien !
Conclusion: le vélo sous la pluie, parfois ça passe super bien. Là, le Mont Noir s'est bien défendu, avec météo affreuse et feuilles sur la route, mais je l'emporte quand même en parvenant à lui arracher un essuyage de pancarte avant l'arrivée de la neige !