10 février 2013 - Cyclo(cryo)tourisme Ain/Isère
177,2kms en 7h35, D+2023m, coef 1,14
Météo: soleil timide le matin, ciel blanc l'après midi, neige le soir.
Températures de -6° à 4°
Voila deux semaines que j'ai eu ce souci de rayon, qui avait raccourci une sortie partiellement commune avec Vincent. Aujourd'hui on remet le couvert malgré l'alerte orange verglas dans les départements de Savoie et d'Isère que je traverserai en partie. Ceci dit je n'ai pas préparé la sortie et son itinéraire par dessus la jambe. Théoriquement les routes seront propres, et on ne rencontrera que peu de verglas sur la fin de la sortie. Il est aussi envisageable que les dernières heures de pédalages se fassent sous une neige fine. Ces prévisions se révèleront absolument réalistes, et une fois n'est pas coutume, tout se passera exactement comme prévu :)
Je souhaitais partir à 7h30 pour le rdv à la Balme/Via Rhona avec Vincent à 12h. Mais je sais que j'ai prévu légèrement plus de temps que ce dont j'aurai besoin, et donc en réalisant au départ qu'il fait encore trop sombre pour distinguer les plaques éventuelles de verglas sur la route, sécurité avant tout, je repousse d'1/4h. A 7h45 il fait suffisament jour et je m'élance... par -5°.
Au fond, "l'écluse" du Rhône et la route vers Bellegarde sur Valserine
Lever de soleil sur les coteaux du Rhône
Je me suis concocté un itinéraire inédit du km10 au km25. Au départ je passe par Sergy, Thoiry, St Jean de Gonville. Arrivé là je bifurque sur la gauche et découvre une route sympa à travers champs (couverts de neige, est il besoin de préciser ?) avant de traverser Challex, Le Crêt, et Pougny. Ici, la route descend très fortement sur une courte section, pour se retrouver au niveau du Rhône. Une fois celui-ci traversé, j'entre en Suisse par Chancy. La remontée se poursuit à travers bois.
Première traversée du Rhône aujourd'hui - et entrée en Suisse
Après une remontée courte mais sèche, je me trouve à court de souffle. Est-ce le froid? Le manque d'entrainement en côte ? Toujours est-il qu'à 180BPM, je dois lever le pied. Ca tombe bien car j'arrive en haut de cette côte. Puis la route sort du bois. En rentrant de nouveau sur le territoire français, je suis surpris de ne pas voir la moindre 'cabine' de douane. Bizarre.
-5°... brrrr
Via la Joux, cette D23 me fait arriver à Valleiry. A partir d'ici, je connais la route. D'abord une montée plus longue que je la croyais sur la D23, que j'avais prise lors de mon 'raid des vallées' (lire ici). Puis à Maison Neuve je tourne à droite sur la D992 que j'avais prise il y a deux semaines. Passage au col du Petit Sion, puis redescente. Parcours vallonné pendant 10kms jusqu'à Frangy. J'arrive frigorifié à Frangy en raison de la grosse descente qui y mène. Heureusement, je sais aussi qu'ici je vais rapidement pouvoir me réchauffer.
Dans la descente vers Frangy
Première vraie montée de la journée, sur la route de Rumilly. C'est la D910 que j'avais trouvée très pentue une fois en passant ici en voiture. Et de fait, la route grimpe régulièrement à 8% avec deux passages à 10% en épingle. De nouveau, les pulsations s'envolent, mais je trouve rapidement un petit rythme qui semble me convenir.
Je suis maintenant tout à gauche, ou presque, sur le petit plateau depuis quelques minutes lorsque j'atteint la moitié de cette grimpée. La seconde moitié est plus soft. J'aperçois une biche dans les champs alentours, et profite d'une vue incroyable sur le Mont Blanc et autres sommets enneigés sur ma gauche.
Puis de coup de pédale en coup de pédale, me voila au sommet. A partir d'ici, ça file bien, soit en faux plat, soit en descente. Les prochaines bornes vont passer vite.
Aux environs de Versonnex, je tourne à droite sur la D44, une belle descente tournante qui me mène à Sion. Fin de la descente, je prends la D14 qui file vers les gorges du Fier.
De nouveau, je suis sur une portion 100% inconnue pour moi. Ces gorges sont jolies ! Au km 65, je suis arrêté par un feu tricolore qui 'alterne' le traffic, au coeur de ces gorges. C'est l'occasion de me restaurer rapidement, et surtout d'essayer de briser un peu la glace qui s'est formée depuis une heure dans mes bidons d'eau ! Dur de boire en hiver, mais alors là, avec deux bidons gelés à 70%, ça devient mission impossible.
Une fois en bas des gorges, je suis sur les bords du Rhône: je quitte la Haute Savoie. Je rejoins une route que je connais beaucoup mieux, juste au sud de Seyssel. Je sais que les prochains kilomètres vont filer. Longs passages à 35km/h via Chateaufort et Serrières en Chautagne sur la D991. Comme il y a deux semaines, je bifurque à Saumont sur ma droite, et traverse de nouveau le Rhône, aux porte de Culoz. Je suis donc de nouveau dans l'Ain.
J'emprunte la très rectiligne D992 plein sud direction Belley. Contrairement à il y a deux semaines, aucun cycliste n'est là pour discuter en roulant. La route vers Belley passe quand même très vite.
Je laisse le Lac du Lit au Roi sur ma gauche et poursuis mon chemin jusqu'à Belley. Passer ici me rappelle un (autre !) ennui mécanique, j'avais cassé un rayons sous la pluie en septembre dernier (lire ici) ! Je fais une pause derrière le grand rond-point à Belley et sors le sandwhich (le fait de marcher 3-4 pas suffira à enfin me dégeler les pieds). Un échange de SMS rapide avec Vincent m'indique que le timing du RDV va être respecté à la lettre pour nous deux ! Je remonte en selle sur la D1504. Très rapidement, je rejoins la D1516 au niveau de la Balme. Le temps de prendre deux photos de ce coin pittoresque, et j'entre sur la Via Rhôna... où j'aperçois Vincent immédiatement ! Quel timing !
Nous avons maintenant 18 bons kilomètres pour discuter tout en pédalant tranquillement sur la Via Rhôna. Pas un cycliste rencontré sur cette piste... cyclable !
Arrivés à Saint Genix sur Guiers, il est facile de trouver notre chemin; nous sommes passés ici ensemble récemment. Quelques kilomètres très peu intéressants de D916a nous mènent au patelin 'les Chaudannes'. D'ici nous longeons le Guiers en remontant légèrement, et entrons à Pont de Beauvoisin, qui avait été le lieu de mon bris de rayon la dernière fois. Je croise les doigts très fort en passant, croyez moi !
Traversée du Guiers par un méchant raidard tout droit sur un pont tout moche, puis nous partons sur la D82 via Salines et plus loin, St Albin de Vaulserre. Peu après, c'est la pause bouffe... on va avoir besoin de forces maintenant ! Ce d'autant plus que je viens de réaliser, en m'arrêtant, que pour la première fois de la journée, j'ai les jambes lourdes ! On enquille à gauche sur la D82k, la route de Voissant dont Vincent m'a parlé si souvent, pour grimper à Miribel les Echelles. La météo a tourné sur la demi-heure passée; le vent s'est levé, et le ciel est tout blanc. Au loin, on devine la neige qui commence à tomber sur les hauteurs. Mais on tente le coup quand même.
La montée part illico dans les 7%. Plus haut c'est régulièrement du 8% qu'il faut affronter. Les jambes sont lourdes et après 2 petites bornes de montée, le cardio monte aussi. Par la force des choses, je ralentis fortement. Vincent est plus à l'aise, la montée c'est fait pour lui ! Et puis, il la connait par coeur celle-ci. Les virages en épingles s'enchainent, et après un court passage en forêt, nous sommes au milieu de champs bien en pente, recouverts de neige. On vient de prendre de l'altitude d'un seul coup !
J'ère maintenant autour de 8, 8.5km/h, et Vincent est parti devant. Vers la fin de cette côte, il m'attend pour faire la descente ensemble. Nous rejoignons la D28 au-dessus de Miribel les Echelles. Puisqu'on est ici, on ne va quand même pas redescendre sans passer essuyer la pancarte du 'col des 1000' ! La fin de la montée passe beaucoup mieux. Non seulement, j'ai enfin réussi à faire retomber les pulsations, mais en plus j'ai eu le temps de manger un petit quelque chose en roulant en bas de la côte et les effets positifs se font ressentir. Quelques courts passages en danseuse plus loin, et nous voila au col des 1000 martyrs (altitude 884m).
Col le plus haut franchi cette saison pour moi !
La route est globalement en bon état, même dans la descente où il n'y a pas de verglas malgré l'humidité importante sur la chaussée. Bonne pioche d'être montés ici !
Nous tournons rapidement à gauche et retrouvons la D49c rapidement. Ici, le vent s'est levé et il commence très légèrement à neiger. Il fait GLACIAL dans la descente, et je n'arrive plus à me réchauffer les mains. Cette descente ne m'a jamais parue aussi longue... et une fois arrivés en bas, nous ne sommes pas mécontents de pouvoir de nouveau pédaler, et nous réchauffer. A Chirens, on prend à gauche... ça sent l'écurie.
Nous nous séparons là où la D50a coupe la route de Charavines. De nouveau seul, je réalise à quel point j'ai récupéré de mes efforts en montée. Je tombe quelques dents, et file jusqu'à la Ravignouse, tourne à gauche et grimpe la dernière mini côte du jour. Me voilà au dessus de La Murette, mais je prends à droite pour passer par les petites routes de St Blaise du Buis. Il neige de plus en plus fort, mais ça ne tient pas encore sur la route.
La descente via le chateau de Réaumont se fait donc en parfaite sécurité. Je peux maintenant finir vers Rives... et arriver chez les parents avec un mercure autour de -2°.
Parcours (openrunner 2218022):
Profil altimétrique:
Conclusions:
- Super sortie avec Vincent... à refaire ! Lire son récit: ici.
- Première sortie de plus de 2000m de dénivelé cette saison. Mais j'en ai bavé dans le col des 1000 martyrs !
- Il a fait moins de 0° pendant plus de 5h30 sur mes 8h de vélo. C'est éprouvant, et en arrivant à bon port je me suis quand même dit que je ne referais pas ça tout les week ends !
- Bizarre... mal à la cheville droite depuis cette sortie. Même 24h après. Une cheville à laquelle j'avais eu deux entorses il y a très longtemps... mais c'est étonnant, je n'ai pas de souvenir de l'avoir tordue hier !