26 juillet 2020: Mortier, Molière et... hopital
88km en 5h10, D+ 2194m, coef 2.48
Météo: soleil, chaleur
Ne nous laissons pas tromper par le titre... ce fût une super journée 100% gravel en altitude !
Je dois récupérer les enfants en courant d'après midi et les rentrer dans l'Ain après leurs vacances en Isère chez les beaux-parents. Donc ne pas finir trop tard. Je n'ai pour autant pas commencé très tôt, avec un départ après 9h. Il faut dire que le parcours n'est pas trop long, et qu'il y a des chances que je le raccourcisse en cours de route, puisqu'il est tracé en partie sur des sentiers de randonnée, et que le gravel pourrait bien ne pas passer. Si c'est le cas, je n'aurais pas de regret à faire demi-tour et rentrer au plus court.
Profil de la montée au tunnel - Crédit Alpes4Ever
Départ de Tullins, ça tape directement dans la côte de Montaud depuis St Quentin sur Isère. Compter environ 7km d'ascension sérieuse depuis le bas, jusqu'au village. Je grimpe plutôt en dedans, j'ai les jambes molles de la Charmette et du déménagement d'hier... et je suis en gravel, un vélo qui grimpe bien, mais moins bien qu'un vélo de route évidemment.
Je me fais d'ailleurs doubler par un cyclo en route avant Montaud. Il fait demi-tour au village ; moi pas ! C'est ici que commence le plat de résistance, jusqu'aux Coingts, le col de Montaud et ensuite la route forestière menant au tunnel du Mortier.
Les trous sur la chaussée s'agrandissent d'année en année. Le vélo gravel se comporte idéalement là dessus ! Je souffle fort, je lutte, mais finis à mes fins en arrivant au replat de la fin. Passage devant la zone d'envol des parapentes, puis sous les falaises, et enfin le clou du spectacle, la piste caillouteuse réfectionnée par les services publics il y a quelques années, permettant de franchir l'éboulement de le pente. Encore peut être 2 petits kilomètres alternant chaussée et cailloux, et voici le tunnel du Mortier.
Un haut lieu de souvenirs pour moi, presque un pèlerinage ! Et ce d'autant plus depuis que mon grand frère s'en est allé... nous avions franchi ensemble cet endroit inconnu et intimiste il y a quelques années, une sortie ancrée dans mes souvenirs, du genre qu'on n'oublie jamais...
Pas besoin de pause ici... je roule dans le noir, fixant le rond de lumière au bout du tunnel... je profite un court instant de la fraicheur puis m'arrête de l'autre côté consulter mon GPS. A partir d'ici commence la vraie découverte !
Je prends immédiatement la route forestière à droite, bouclant au-dessus du tunnel du Mortier. D'ici, un sentier part directement dans la pente, à gauche. Du genre gros boulevard forestier tracé par les grumiers. Pas de doute ; c'est par là que je dois porter le vélo si je veux atteindre le Pas du Mortier. Et porter le vélo, il va falloir le faire de manière parfois scabreuse, notamment pour passer les zones de coupe de bois. C'est acrobatique, mais ça passe. Surtout après avoir franchi perpendiculairement une large piste forestière qui, elle, semble praticable en VTT ou gravel. Mais je finis par atteindre le sommet... Pas du Mortier (altitude 1555m), une falaise à pic et une vue imprenable sur St Egrève et Voreppe en contrebas, la Chartreuse en face... pas un coin où j'emmènerais mes gosses au vu du côté 'craignos' du coin !
Demi-tour pour retomber sur la piste forestière, je prends à droite et commence à pédaler. Pas bien longtemps, il faut bientôt porter le vélo sur un second aller-retour, assez pentu encore, pour aller chercher la Grande Brèche (altitude 1601m). Une trouée dans les arbres permet de deviner qu'ici aussi, il y a de la pente, et des falaises à pic.
Demi-tour pour retrouver la piste forestière en contrebas.
A l'ouest du plateau d'Autrans, je vais rapidement retrouver le domaine skiable du plateau de Gève. Mais là, le gravel se révèle un peu juste. Le terrain n'est pas vraiment cassant, mais la piste est faite de trop gros cailloux, ici il manque le confort d'une suspension avant et de pneus encore plus larges qui rassureraient plus. Alors cette série de courtes montées/descentes, je la fais à fond en montée pour franchir ces paliers parfois pentue, et tout doux en descente. Quelques hésitations plus loin, deux courts demi-tours, un passage en single trail herbeux doux comme tout, et une bonne ligne droite en pente douce, et voici l'auberge de Gève, un coin connu (et enfin, reconnu) lors d'une session skating il y a un an et demi entre frères et soeur !
D'ici, fastoche, c'est la route qui descend sur Autrans. Ca file vite et bien, malgré des trous béants dans la chaussée, et pause remplissage de bidon à la sortie d'Autrans.
Peu intéressante cette liaison en route sur Méaudre, mais à l'entrée de Méaudre, un gauche/droite et je pars sur la montée pas si longue, mais ardue quand même, de la Croix Servagnet.
D'abord sur le bitume, une bonne pente traversant un hameau de chalets, puis tournant à gauche et courte redescente. Petite montée et hop, c'est au niveau de l'exploitation agricole qu'il faut prendre à droite. Un panneau 'interdit' et une corde empêchent le passage. Je m'avance dans la cour de la ferme, et plus loin ça passe; au vu de la largeur de ce chemin, c'est peut être interdit sur le papier, mais je ne vois pas comment on peut interdire le passage. La preuve, plus haut il y a des panneaux d'orientation pour les randonneurs.
La piste forestière est assez pentue, les jambes sont aux abonnées absentes. Résultat, je me paye 10 minutes à la ramasse, à la limite. Un arbre couché en travers de la piste me force à descendre du vélo - passer dessous - reprendre mon souffle - petite pause technique - et redépart. La pente s'adoucit en arrivant au col de la Croix Servagnet (altitude 1235m) ; là encore un col qui a une 'histoire' pour moi !
J'avais voulu aller le rallier avec Tom & Toinou il y a bien longtemps, mais en vélo de route, et surtout dépourvus de GPS, nous nous étions élancés sur la mauvaise route forestière, et avions du faire demi-tour et rentrer bredouille.
Pas besoin de pause, je file en descente sur la route, bitumée sur le versant opposé. Comme prévu, cette route rallie la route principale ralliant Lans en Vercors au col de la Croix Perrin, dont il ne me reste plus que 800m de grimpée. Arrivé là, je tourne à droite sur la route forestière de la Molière.
Rhalala, encore grosse séquence souvenirs ici, j'avais amené ma famille d'amis américains ici en balade vélo + grillades tirées du sac. Je reconnais encore vaguement l'endroit où nous avions fait un petit feu à l'époque... en 2001. Etait-ce même autorisé ? Toujours est-il que je retrouve le sourire en grimpant ce coin là, une route qui serpente sans arrêt, toute en relances (douces dans mon cas, les jambes c'est vraiment pas ça). La pente n'est jamais méchante ; je double quelques cyclos, puis un mec en gravel qui fait la pause au moment où je le rattrape. Moi la pause, je la ferais plus loin au niveau du point de vue sur la route de l'autre côté du grand arc de cercle formé par la montagne, l'antenne téléphonique sur le versant opposé. Sandwiches, photos, et je repars tranquille. Il fait chaud, et encore j'apprendrais le soir qu'il faisait 37° en bas... donc je m'en tire bien !
Je vois l'heure qui tourne, j'ai les jambes en compote ; j'abandonne l'idée d'aller chasser deux autres cols à droite, là où il faudrait de nouveau porter le vélo. Et puis j'ai envie de continuer sur cette magnifique route défoncée, un petit paradis pour le vélo gravel !
Ceci dit, arrivé plus loin à une petite auberge et une éclaircie dans la forêt, une route part à droite, sur une route bitumée, et pentue. Nombreuses sont les voitures à être garées là haut... c'est la route du col de la Molière et il ne semble pas trop loin alors je me fais violence.
Une montée difficile, mais qui valait le coup; arrivée parmi les vaches (et les trop nombreux pic-niqueurs), avec là encore un panorama hallucinant ! Grenoble et ses environs, la Chartreuse où j'étais hier, et plus ! Ce col de la Molière (altitude 1632m) vaut le détour.
Je vais me faire un bout de sentier, puis de piste... réaliser que je suis trop bas par rapport au sentier qui doit me mener au dernier col de la journée... traverser un champs à travers les herbes hautes, les fleurs et les orties, pour rallier ce sentier pentu... portage de vélo obligatoire pour atteindre le Pas du Tracollet (altitude 1648m), le point culminant de la journée.
Je 'boucle' par un sentier de crêtes jusqu'au col de la Molière, ça passe en vélo sauf la descente finale où je marche par prudence. Puis demi-tour d'ici, et je vais finir cette route de la Molière, principalement en descente douce, à travers les pistes de ski alpin et leurs remontées mécanique anciennes, pour atteindre le tunnel du Mortier. D'ici... il n'y a plus qu'à redescendre.
Quelques photos et des bons souvenirs pour cet endroit spécial, avant de faire le chemin inverse de tout à l'heure, en descente cette fois ci. La piste caillouteuse, la route défoncée, la route normale.... et le tournant du jour (et probablement, de mon été à vélo !)... des graviers dans le virage... je sens que ça dérape... j'ai le temps de freiner, mais pas assez... la roue avant part sous moi, et je dérape. A peine arrêté, au sol, je me relève et les réflexes prennent le dessus. Je remets la cocotte gauche en place, je m'assure que les deux freins fonctionnent encore (c'est le cas), je vérifie ne rien avoir perdu au sol... et j'inspecte le corps... le genou est en sang, un gros lambeau qui pendouille... dejà endormi par la douleur. L'épaule à tapé, la tête non (je portais EVIDEMMENT un casque). Je nettoie le genou à coup d'eau, et je repars. Tout ça en quelques secondes, car je sais que ça va faire mal, mieux vaut rentrer tant que l'adrénaline me le permet. Courte pause à Montaud pour remplir un bidon et re-asperger mon genou. Berk, c'est vraiment pas beau, je vais avoir droit à des points de suture. Argh... la mauvaise fin de sortie.
Descente sur Montaud, prudente, éviter le sur-accident. Puis je roulotte comme je peux sans trop trainer sur le plat qui me ramènera à la voiture. Tout le bardas dans le coffre, douche chez les beaux-parents sans alarmer les enfants, et urgences à Voiron. Résultat, 6 points au genou et au minimum 2 semaines sans sport. De belles contusions sur la hanche la fesse, l'épaule. Mais ça ira !
Merci à la DDE pour son travail irréprochable sur nos routes, et d'avoir sponsorisé cet article.
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