17 mai 2015 - Séjour alpin (1) - Les murs de la Mure
107.5km en 5h24, D+ 2741m, coef 2.55
Météo: brouillard, fraicheur
Voila enfin la semaine de vacances tant attendue ! 6 jours 100% vélo que je peux 'construire' comme je veux. J'ai jeté mon dévolu sur des parcours en mode 'chasse aux cols' du côté de Gap, Barcelonnette et Sisteron ; au programme, Hautes Alpes et Alpes de Haute Provence, ainsi peut être qu'un peu de Drôme et d'Isère.
Ayant vu des photos magnifiques du déneigement de la Bonnette une semaine en amont, j'avais envisagé d'aller grimper là haut... ce devait être mon premier parcours, ma mise en bouche après plus de 4h de route entre l'Albenc (Isère) et Barcelonnette (Alpes de Haute Provence). C'était sans compter sur les chutes de neige de vendredi et samedi ; la Bonnette était ouverte en début de semaine, mais elle est de nouveau fermée.
Du coup je tire du sac un autre de mes 6 parcours prévus, celui que je devais à vrai dire faire en dernier. Au départ de la Mure en Isère, objectif franchir 8 nouveaux cols, mais surtout, me frotter à deux cols coriaces ; le très réputé col de Parquetout, et la longue et très irrégulière montée au sanctuaire de Notre Dame de la Salette.
A 8h15, le vélo et le matos sont chargés dans la voiture, je dis au revoir à la famille et file direction la Mure.
Autant c'était grand soleil en passant en voiture à Grenoble, autant il fait frais (10°) et gris à la Mure au départ... du coup je n'hésite pas à mettre maillot de corps respirant à manches longues et genouillères... on n'est jamais trop prudent !
Le départ se fait tout en descente, pour retomber sur la N15 (route napoléon) qui serpente en fond de vallée. J'y vais tout doucement, la chaussée est dans un état déplorable... il y a des craquèlements de part en part de la route tous les 20 mètres, ça fait sauter le vélo... j'aime pas du tout ça. Puis en bas, je prends illico à gauche sur la D526, qui monte sec un court moment avant de replater.
Un bout de descente plus loin et voici le pont qui enjambe la 'Bonne', la rivière en contrebas. C'est assez particulier pour moi de repasser ici, puisque j'étais passé ici en 2011 au tout début de ma reprise du vélo, je chassais la première centaine de cols et étais passé ici sur un superbe tryptique Ornon-Malissol-Alpe du Grand Serre, au départ de Séchilienne.
A droite en sortant du pont, j'enquille la montée en pente douce jusqu'à Valbonnais. Puis c'est en descente que j'atteins l'intersection de la D526 avec la D212f, la route du col de Parquetout.
Celui-ci est pentu, on m'en a prévenu depuis bien longtemps.
... et de fait, dès le pied, ça pique sévère ! Je mets tout à gauche avec pour objectif de mouliner, et d'économiser mes forces. Le parcours d'aujourd'hui, déjà en soi, est assez casse-pattes... mais j'ai été prévenu (par Thomas notamment), c'est l'enchainement des sorties qui est difficile, et je ne sais pas trop comment mon corps réagira d'ici 2-3 jours à force d'enquiller des heures de selle.
Tout doux, donc !
Une fois les Angelas traversé, ça se corse encore un peu. Je laisse les anes sur ma droite et file dans la forêt. Un motard passe en me criant un gros 'come on' en serrant le poing ! Le mec est encore plus à fond que moi... mais c'est sympa :)
Je m'accroche, le cardio tourne entre 88% et 90%, j'ai du mal à ne pas m'employer pour élever ma grosse carcasse jusqu'au sommet !
A deux reprise je me crois arrivé... mais non... ça continue de grimper... un brouillard à découper au couteau a pris possession des lieux, je ne vois plus rien en vallée... c'est le coton. Puis oh surprise, voilà que la route redescend. Zut, j'ai du rater le panneau du col.
Mais... 200m de descente plus bas, non non, le voilà le col de Parquetout (altitude 1398m). On peut dire qu'il se mérite !
Je me rhabille pour la descente ; gants longs, sous casque, k-way... il faut dire qu'il fait un petit 7° humide au sommet !
En descendant, je garde un œil sur la trace rentrée dans le GPS... car bientôt il faudra tourner à droite et sortir de l'axe principal de cette descente.
Après avoir pris à droite, me voici sur une toute petite route de montagne... il n'y a absolument personne, ni rien. Et quelques minutes de pédalage plus loin, me voici arrivé au col de Pierre Grosse (altitude 1322m).
Je décide de retomber en boucle, et non pas en aller-retour, sur la route principale d'où je viens. Je continue donc tout droit, enquille à gauche rapidement, pour amorcer ma descente sur une route.... défoncée, gravillonneuse... c'est très limite par moments. Surtout si ce chien de berger se met en plus à me courser, pour protéger son troupeau qui paît tranquillement en pâtures... aie aie aie, j'aime les chiens, mais celui-ci m'a fiché la trouille.
De retour en bas, il ne me reste plus qu'à me laisser filer en roue libre sur la D212. Avant Sainte Luce, voici le col de l'Holme (altitude 1207m), où je m'arrête pour envoyer quelques SMS d'encouragement aux copains de la Team Mont Ventoux qui sont en train de terminer leur BRM 600 !!!
Je salue un cyclo-randonneur barbu, chargé comme une mule, mais qui monte en moulinant avec le sourire, puis j'observe le lac du Sautet sur ma droite.
Prochaine étape, Corps. J'y arrive en montée. Petite pause pour retirer les épaisseurs ; ici débute le second gros 'mur de la Mure'... compter 15 kilomètres pour se rendre au sanctuaire de la Salette. Et à plus d'une reprise sur l'heure à venir (1h05 de Corps au sommet, dont une micro pause), je me dirais que ça ressemble assez fort à un beau col de hautes Pyrénées !
Allez, go. Au départ, la route monte puis... redescend ! M'enfin...
Puis elle entre dans des gorges assez serrées. Ambiance humide, ambiance sombre... il y a de la verdure tout autour.
En ressortant de ces gorges, la route prend du pourcentage ; la traversée de La Chabannerie/La Salette m'est particulièrement difficile. Suite à une brève hésitation de parcours, je fais une courte pause pour sortir un sandwich que je vais dévorer en roulant. La pente est moins forte en tournant à gauche jusqu'à Saint Julien, où ça replate même complètement...
... mais c'était le dernier replat ! Ce qu'il reste à grimper est assez pentu. La route sors dans les alpages, le brouillard reprend à nouveau le dessus... on y vois de moins en moins.
Avec le brouillard, qui continue de s'épaissir, le froid reprend ses droits. Mais je profite du moment, je pédale dans du coton, et il n'y a presque aucune voiture sur cette route. Celles qui me doublent ont leurs phares allumés, je les vois arriver devant moi et sortir de cette brume épaisse. Voici le col des Prés Salés (altitude 1554m)... pas vu de panneau...
Encore un bon gros coup de collier, j'ai du mal à bien avancer... puis au début d'une portion plus rocailleuse sur les bords de la route, je sais que je franchis le col de l'Homme (altitude 1650m), sur une épingle à gauche.
Voici les enfilades de parkings du monastère... des voitures et bus sont garés ici... à mon passage (lentement), un chauffeur d'un bus arrêté ouvre la fenêtre de sa portière et me crie un "chapeau, hein, mec !" qui me met le sourire :)
Puis voici l'entrée du sanctuaire ; je prends à gauche illico après le pont, pour me trouver sur le parvis d'une haute église. Second mur de la journée ; c'est fait. Les deux gros morceaux de la journée sont derrière moi.
Il ne me reste plus qu'à me laisser glisser jusqu'en bas, en revenant à Corps, sur mes pas.
Je remplis un bidon d'eau à Corps avant de redescendre au niveau du barrage sur le lac du Sautet. Encore un lieu magnifique. Le soleil commence à percer... enfin.
Courte pause au niveau du barrage pour prendre quelques photos... et vidéo (voir le résumé vidéo en fin d'article).
Puis ça repart illico en montée. Pas trop trop longtemps heureusement. J'ai un coup de chaud et les jambes commencent à fatiguer un peu. Surtout, tout doux... il me reste du vélo à faire cette semaine ! Passage à proximité des deux grandes éoliennes sur le plateau au sommet, avant de tourner à droite ; j'amorce ici mon retour vers la Mure.
Mais le parcours va se révéler non seulement casse-pattes (une longue série de descentes et de remontées), mais surtout.. contre le vent. Un peu dur. Mais enfin voici Cordéac, je sais que j'approche de la série des trois derniers cols de la journée, en enfilade là aussi.
Tout d'abord, le col de Saint Sébastien (altitude 983m)., que je vais chercher entre deux collines.
Puis en revenant sur mes pas sur 500m, pour tourner à gauche sur une toute petite route étroite, qui remonte, c'est le col de Laye (altitude 920) qui m'attend.
Très rapidement ensuite, c'est presque en descente que je passe au col de Masserange (altitude 930m), où je vais faire une pause assis dans l'herbe pour déguster un second sandwich tout en profitant d'un panorama trois étoiles.
Je repars en descente, tourne à droite sur la D526 (tiens... encore celle-là)... ça sent l'écurie, mais il reste le pousse-café. J'ai nommé la descente-remontée en pente sèche au niveau de la centrale hydro-électrique EDF située entre les Rives (côté sud) et Cognet (côté nord). La remontée sur Cognet me sera ardue.
Avec des pentes à +17%, il y a de quoi vous flinguer les jambes. Le dos a pris cher aussi. Et tout ça sous une température remontée à 20°... je transpire à grosses gouttes après m'être caillé le reste de la sortie.
Les mini lacets du début s’enchaînent, avant de laisser place à de plus longues parties rectilignes... mais tout aussi pentues ! Après Cognet, il reste encore pas mal de grimpette, mais à pourcentage plus abordable, avant de passer au-dessus de Ponsonnas.
Ensuite, c'est comme si c'était fait. De retour à la voiture, il ne me reste plus qu'à rentrer le vélo et les affaires, et mettre la boussole direction les Alpes de Haute Provence ! Ce soir, ça sera dodo à Barcelonnette.
Conclusions:
- Presque 5h30 de pédalage sur un coef moyen à 2.55... ça pique.
- 8 nouveaux cols de franchis.
- Franchissement des 50,000m de dénivelé positif cumulé cette saison.
- Avec un peu de bol, demain je serais en très haute altitude !