26 octobre 2011 - Col du Glandon et de la Croix de Fer
66,6kms en 3h37, D+ 1852m, coef 2,78
Météo: temps frais, soleil voilé.
Aujourd'hui la météo annonce une belle journée fraiche mais ensoleillée. Il fera froid en montagne mais ça ne va pas m'empêcher d'aller rouler au col de la Croix de Fer et au col du Glandon, un tour que j'avais prévu depuis longtemps sans parvenir à trouver une fenêtre-temps. Ayant un engagement personnel ce soir, je ne pourrais faire que l'aller retour depuis Rochetaillée, sans autres fioritures... une sortie vélo bien montagnarde, courte, mais au coefficient de difficulté élevé.
L'objectif du jour... que j'atteindrai en 2h17 d'effort. Photo prise là haut à mon arrivée
Profil du col du jour (source: www.cols-cyclisme.com). A priori, la difficulté de ce col réside dans l'irrégularité de ses pourcentages, ainsi que la longueur totale (presque 28kms de montée en tout)...
Arrivé en voiture à Rochetaillée après un peu plus d'une heure de voiture, me voila en selle à 11h10. Je tourne immédiatement à gauche pour partir en direction d'Allemont via la D526 et non pas vers Bourg d'Oisans via la D1091.
J'avais un moment songé me garer à Bourg d'Oisans ou à Livet pour ajouter un peu de plat et de distance à ma sortie du jour, mais ce ne sont pas des routes intéressantes du tout, et comme elles sont à l'ombre le matin, il y aurait fait froid ! Le thermomètre indique 6° à 11h10 alors que je m'élance sur ma sortie du jour.
Enième confirmation: la route est bien ouverte et rien ne peut me retenir...
Après 2kms de plat, me voilà à Allemont. Le village est basé au pied du barrage de Verney, qu'il me faut gravir. Il y a simplement deux lacets à monter pour arriver au niveau du barrage. La pente s'élève un peu mais c'est le début de journée et il fait frais... rien de trop méchant encore. Arrivé sur le replat, je tourne à gauche (toujours sur la D526, la seule route que j'emprunterai aujourd'hui !), en notant mentalement qu'on peut partir sur la droite à Villard Reculas depuis ici... c'est bon à savoir, ceci est il parait une superbe côte à gravir, beaucoup plus calme que la montée de l'Alpe d'Huez.
Je longe la retenue d'eau du barrage, plein nord. Vues d'ici, les montagnes avoisinantes sont impressionnantes - on n'a pas vraiment l'impression qu'une route peut passer d'ici à une autre vallée en partant dans cette direction ! Je distingue deja au loin de la neige sur les cimes. Difficile pour le moment de dire à quelle altitude cette neige non fondue se situe...
Courte montée puis redescente après avoir quitté le bord de la retenue d'eau. Je m'enfonce cette fois pour de bon dans une étroite vallée. Et la montée commence pour de bon ici. Ce qui m'attend pour le moment c'est 3,5kms de montée très régulière à 6 / 6,6%. Cette portion est assez rectiligne et abritée par les arbres de la forêt... non pas qu'un peu de soleil me déplairait ! J'avance assez péniblement, n'étant pas encore chaud. Puis peu à peu la route sort de la forêt... avec en arrière plan de belles pentes, certaines d'en haut enneigées...
C'est maintenant une partie difficile de la montée qui m'attend, avec un passage de plus de 500m à 10,3% à hauteur du hameau de 'Articol'. Un joli nom sur cette 'route des cols' !
Les 2,5kms suivants ne semblent pas tellement plus faciles, à plus de 9% sans répit. Et d'un seul coup, la route va devenir presque plate - c'est l'entrée dans le Rivier d'Allemont. Un joli petit village niché dans une belle vallée innondée de soleil à cette heure du jour. SUPERBE.
A la sortie du village, la route descend un petit peu, puis tourne sur la droite. Je m'oriente désormais plutôt est / nord-est que nord comme c'était le cas depuis une heure. Car oui, cela fait deja une heure que je pédale alors que je commence à descendre.
Couleurs automnales dans l'Oisans aujourd'hui...
Ce faux plat se transforme plus loin en forte pente descendante. Je comprends que c'est ici que se trouve la forte descente et forte remontée dont Tom m'avait parlé après être passé ici il y a peut être un an de ça. Et aussi Toinou, qui était revenu à Grenoble via ce col, mais dans l'autre sens, et qui semble-t-il garde un mauvais souvenir de ce raidard ! En descendant de quelques dizaines de mètres après être sorti du bois, je vois effectivement la route qui remonte sur l'autre versant de la vallée... ça va faire mal ! Il y a ici 1,3kms à 11,3%.
Je descends donc via les 2 lacets qu'emprunte la route sur ce versant (ensoleillé) de la vallée, puis je 'passe du côté obscur' ! Pas de plat entre les deux - ça envoie du très pentu tout de suite. Ce côté de la vallée, où je me trouve maintenant à pédaler 'tout à gauche' est très humide, 100% à l'ombre. Il faut dire que cette vallée, étant très étroite, ne doit vraiment pas voir beaucoup de soleil ! Je passe en danseuse sur un passage de route boueuse avec des petites brindiilles... là DDE est ici à préparer l'hiver en travaillant sur cette section de route, surplombée par des volumes de roche impressionnants. Je progresse tout doucement ici, en essayant de passer en souplesse sans trop tirer sur la machine. Difficile quand même ! Sur ma gauche (au milieu, sous le soleil sur la photo ci-dessus) se trouve un énorme éboulement et des panneaux indiquent qu'il est extrêmement dangereux de s'aventurer sur ce côté du vallon... effectivement les roches doivent tomber très souvent.
Après un effort pas trop long mais assez violent, me voila au sommet de ce mur d'environ 1300m. Il y a un court replat puis une mini descente qui permet de reprendre son souffle. Finalement, je me rends maintenant compte que cette montée très irrégulière qui propose des enchainements montée / descente me convient bien, peut être même mieux qu'une montée qui ne donne aucun répit, notamment au niveau du souffle. Les jambes, elles, semblent tourner à peu près correctement aujourd'hui. A la fin de la descente, la route fait un gauche/droite sur une portion de chaussée indiquée 'submersible', puis de nouveau c'est un mur qui se dresse devant moi: 1km à 10,2%. La photo ci-dessous ne rend évidemment pas autant le degré de la pente comme la réalité !
Après avoir passé ce kilomètre qui aura certainement été le moment le plus difficile de la journée, la route tourne sur des lacets à deux reprises, passe des petites gorges, et ensuite la vallée s'élargit. Je sais qu'au bout, en haut, c'est le barrage EDF de Grand Maison qui m'attend. Il va encore falloir poursuivre l'effort sur quelques kilomètres à 7% puis 6%, pour voir les arbres disparaitre, et le panorama s'élargir. Au loin, le barrage apparait à mes yeux.
La route tourne sur la gauche sur le versant de la vallée exposé au soleil, et de nouveau je profite de ces rayons. Il ne fait pas froid, mais c'est agréable quand même ! Puis de nouveau un lacet me ramène en direction du barrage, qui se trouve maintenant à ma droite, puis enfin, derrière moi. Sur ma gauche, les eaux de la retenue d'eau de Grand Maison sont turquoises et on voit les cimes enneigées s'y refléter. Paysage de carte postale !
Je sais maintenant que, bien qu'il me reste environ 8kms de montée jusqu'au col de la Croix de Fer, j'ai largement fait le plus difficile en termes de pourcentages et en termes de dénivelé. Après 1,5km à 5,5% le long de la retenue d'eau, la route va maintenant devenir plate, puis descendre. J'entre ici dans le département de la Savoie !
Au bout de la vallée, j'aperçois maintenant un batiment distinctement. Logiquement, je sais qu'il s'agit du batiment qui se situe à hauteur du col du Glandon, soit à deux pas du col de la Croix de Fer ! On aperçoit d'ailleurs la route qui serpente au fond de cette vallée peu profonde (et donc mieux ensoleillée encore) en direction de ce bâtiment (un restaurant, je le découvrirai plus tard... mais fermé en cette saison bien entendu...). A droite de ce bâtiment, on voit également la route qui part en direction du col de la Croix de Fer...
Après 2kms de descente rapide (car rectiligne), me voila face à ce qu'il me reste comme dessert aujourd'hui: environ 5kms de montée à 6-7% de moyenne. Bien que les pourcentages soient tout à fait accessibles, et qu'il n'y ait pas de vent du tout, j'ai du mal à accélérer. Est-ce l'altitude... je ne sais pas mais les jambes refusent de tourner au-dessus du régime actuel. Pas un problème... je continuerai donc à ce petit rythme, autour de 10kmh.
Derrière moi maintenant: la retenue d'eau du barrage de Grand Maison. Joli non?
Je passe devant le restaurant du col du Glandon, sans m'arrêter à ce col, où j'ai décidé de faire mon arrêt pique nique en descendant du vrai défi de la journée: la Croix de Fer ! La route est maintenant orientée plein est... je sais que c'est réussi, j'y suis quasiment :) Grand moment de vélo pour moi !
Les dernières pentes ne sont qu'un détail, avalées non pas vite, mais en moulinant très bien et sans me fatiguer. Pas très loin devant moi, je vois le col ! Encore un petit troupeau de moutons / chèvres à traverser....
... et m'y voila ! Je pose mon vélo contre le panneau indiquant 'col de la Croix de Fer, altitude 2067m' (pour info, IGN indique ce col à 2064m...).
QUEL PIED !!! Et il ne fait même pas trop frais (n'ayant pas de thermomètre sur mon compteur vélo, je ne peux qu'estimer la température ambiante: je dirai 6-7°... mais sans vent !).
Je profite du moment pour prendre des photos des deux côtés de la vallée (côté Maurienne / St Sorlin d'Arves et du côté d'où je viens de monter). La neige est là, pas tellement plus bas que 2100m autrement dit !).
Les aiguilles d'Arves
Il ne me reste maintenant plus qu'à redescendre en direction du col du Glandon et de gravir les 200m qui séparent ce col de la belle D526 que j'emprunte aujourd'hui.
Descente prudente en levant la tête du guidon... c'est beau et paisible ici. Puis je tourne donc à droite avant le restaurant pour aller au col du Glandon (altitude 1924m).
Ce panneau au col du Glandon explique que ce col est "l'un des plus difficiles empruntés régulièrement par le Tour du France"... ouah la classe.
Ici, la route qui descend depuis le Glandon directement dans la vallée de la Maurienne (direction La Chambre / St Rémy de Maurienne). Ca parait très pentu ! Au fond... le Mont Blanc.
Après avoir avalé mon sandwich, je me prépare pour la descente. Je me doute que la partie à l'ombre (avant le Rivier d'Allemont) sera glaciale ! Mais je suis équipé, j'ai dans le sac à dos des affaires chaudes et sèches ! Puis je commence alors une jolie descente jusqu'au niveau de la retenue d'eau de Grand Maison, où j'entre de nouveau en Isère.
Une belle route, dégagée, qui serpente dans la vallée... Mais qu'est-ce que ça doit être dur un jour de vent !
Je fais maintenant exactement le chemin inverse de l'aller. J'ai la retenue d'eau sur ma gauche, je redescend les deux lacets qui m'amènent à la base du barrage... et bientôt je passerai de nouveau à l'ombre, à l'humidité, et au froid !
Descente très prudente car le route est très humide, et donc glissante. Ca va vite dans ce sens ! A peine le temps d'y penser et je suis deja au niveau du 'raidard' qui remonte vers le Rivier d'Allemont. Je suis forcé de faire une courte pause ici car la DDE fait alterner la (très faible, pourtant) circulation, le temps de nettoyer la route des éléments qu'ils arrachent à la montagne. Puis je monte le raidard. Finalement ça passe très bien... beaucoup mieux dans ce sens car la remontée est certes pentue mais courte ! Et je suis de nouevau au soleil...
Je traverse le Rivier d'Allemont, où je profite de l'une des deux fontaines d'eau potable repérées à l'aller pour remplir un bidon. Et ensuite je poursuis ma descente en direction d'Articol, puis du barrage du Verney.
Le barrage du Verney. Ca dénature le paysage, oui, mais c'est aussi très utile ! Une vraie usine à gaz le concept Verney+Grand Maison, à ce qu'il parait...
Courte remontée avant d'arriver au niveau de la retenue d'eau du barrage du Verney. Derrière, de l'autre côté de ce lac artificiel, on voit l'église et les hauteurs du village d'Allemont.
Je laisse ce 'lac' sur ma droite pour redescendre les lacets situés à flanc même du barrage. Traversée d'Allemont, et retour sans histoire à la voiture qui m'attend à Rochetaillée.
Carte (parcours openrunner 1293429):
Profil altimétrique openrunner:
Conclusions:
- Une superbe sortie ! Courte, mais vraiment incroyable au niveau du panorama et de la variété des pentes et paysages traversés. La route qui mène à ces cols risque de fermer très prochainement et ce pour tout l'hiver... je suis vraiment content d'avoir pu aller là haut aujourd'hui. Et dans des conditions météo top en plus.
- Le col de la Croix de Fer est, après le Lautaret et le Galibier, mon troisième col au-delà de 2000m d'altitude franchi depuis mai. Il me reste donc encore 2 cols au-dessus de 2000m d'altitude à franchir, et j'aurai fait mon taf de cols de haute altitude pour remplir les conditions du défi des 100 cols !
- Avec un passage au col du Glandon, qui se trouve en dessous de la barre des 2000m d'altitude, je viens de passer mes 94 et 95è cols aujourd'hui... je me rapproche du but...